Si l’on parle volontiers de compteur intelligent, le terme le plus approprié semble bien être compteur communicant. L’évolution principale en terme de produits réside essentiellement dans la capacité du compteur à ne plus servir simplement d’instrument de comptage mais bel et bien à être le point de départ d’un grand nombre de scénarios possibles afin d’agir sur le niveau de consommation électrique d’un bâtiment. Les fabricants travaillent essentiellement sur le pilotage de l’installation afin de permettre à l’utilisateur de ne pas se contenter de recevoir une information mais aussi de pouvoir décider d’une action à réaliser suite à cette info. Maxime Mazel précise : « Nous offrons au client de la téléinformation, celle-ci va ensuite être traitée pour venir délester un circuit ou un autre en fonction des périodes tarifaires. » De l’électricité pure et dure, les produits flirtent avec l’univers domotique et informatique. « Nous travaillons donc sur des interfaces, explique François Jouffrault. Celles-ci permettent de piloter l’ensemble de l’installation électrique en mesurant la consommation, en offrant un comparatif avec des valeurs moyennes ou/et les consommations précédentes puis en permettant d’agir sur les postes choisis. » Pour agir, deux choix sont possibles, soit le consommateur décide au coup par coup de l’action à enclencher, soit des scénarios peuvent être préprogrammés en fonction des besoins. Maxime Mazel insiste sur ces fonctionnalités nouvelles : « L’énergéticien va envoyer une information sur la période tarifaire, celle-ci va s’afficher sur un écran. Nous proposons un appareillage qui va pouvoir commander de manière semi-automatique différentes applications avec une proposition de scénarios différents en fonction des consommations. »
Pour bien visualiser l’évolution marquante des produits sur ce marché lié au « smart grid », il suffit de prendre conscience que l’écran devient indispensable. « Nous avons des écrans tactiles de 3,5” qui renvoient l’information des sous-compteurs du tableau et que nous essayons de positionner au plus près de l’utilisateur », décrit Maxime Mazel. Si d’un point de vue normatif, cet écran physique doit se trouver sur le bâti, l’enjeu des différents industriels est d’offrir un pilotage à distance facilité. « Nous offrons déjà ces systèmes dans le tertiaire, remarque Nicolas Portal, mais dans le résidentiel on peut facilement imaginer un pilotage global de la maison. » Le tableau électrique devient donc un élément parmi d’autres du vaste réseau de communication qui « envahit » les bâtiments de plus en plus. Une sorte « d’intelligence centralisée, comme le décrit Maxime Mazel, où tout est lié. » L’heure de la convergence du monde de l’électricité, du comptage et des réseaux de communication a sonné avec comme principal acteur le protocole IP qui va permettre de remonter l’information en temps réel n’importe où.
