Créé en 1946, Maisons Phénix s'est développé en France grâce à un modèle standardisé de maison individuelle, rapide et peu chère à construire. Le constructeur employait 1 150 personnes et a réalisé en 2021 un chiffre d'affaires de 252 millions d'euros.
Mardi 28 juin, le tribunal de commerce de Nanterre a placé en liquidation judiciaire 14 sociétés sur les 17 du groupe, faute d'offres de repreneurs pour son activité. "Une nouvelle audience est prévue le 5 juillet pour examiner la poursuite d’activité des usines de Geoxia pendant trois mois afin de produire les pièces utiles aux chantiers en cours", indique une source bien informée. Rappelons que les Maisons Phenix sont préfabriquées en usine.
Plusieurs offres de rachat avaient pourtant été proposées pour Geoxia, placé en procédure de redressement judiciaire depuis le 24 mai.
Mais une source proche du dossier a expliqué au Moniteur qu'elles ne "tenaient pas la route". « Deux offres ne sont pas financées, et nous considérons les autres comme des offres partielles car elles ne reprennent pas les usines, ça va être catastrophique », ajoutait cette source.
Dans un tentative de dernier recours, les dirigeants de l’entreprise ont envoyé une lettre ouverte à Emmanuel Macron, et à Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, leur présentant une offre nécessitant un soutien financier de l’Etat, de l’ordre de 70 M€. Sans effet.
Chantiers arrêtés ?
Et maintenant ? Pour Loïc Chapeaux, chef du service économique de la Fédération française du bâtiment (FFB), les conditions contractuelles pour les maisons déjà vendues, mettent les clients à l'abri : « Geoxia signe des CCMI. Ce qui signifie que les clients sont couverts par une garantie de livraison, les chantiers seront menés à leur terme. Enfin, toutes les assurances ont été contractées, les entreprises de construction seront elles aussi couvertes. »
Mais selon Geoxia, les choses ne seraient pas si simples pour les acheteurs concernés et les sous-traitants. Selon notre source bien informée, 10 000 salariés de sous-traitants pourraient être impactés par la mise en liquidation de l’entreprise. Par ailleurs, selon le management du groupe, « la construction des maisons Phenix implique un procédé industriel unique en France qui ne pourra plus être opéré si les usines qui fabriquent les éléments constitutifs ne peuvent poursuivre leur activité, arrêt qui interviendrait immédiatement et mécaniquement dans l’hypothèse du prononcé d’une liquidation judiciaire. L’achèvement des chantiers en question ne sera donc pas possible. »