Guyane Une ville nouvelle paysagère

L’Etablissement public d’aménagement en Guyane lance sa première opération d’envergure. Une ZAC de 2 600 logements, dont le plan s’articule sur un paysage contrasté : forêt tropicale, vallons, fleuve, marais.

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La ZAC de Soula, dans la commune de Macouria en Guyane, figure parmi les projets prioritaires du département d’outre-mer. Destinée à accueillir 2 600 logements au total (dont 60 % aidés) ainsi que les équipements et services correspondants, cette zone d’aménagement concerté est créée depuis mai dernier, son plan de financement est bouclé et le projet d’aménagement validé par les collectivités territoriales. « Le projet est important pour notre commune qui est destinée à devenir l’un des prolongements de l’agglomération de Cayenne. Il s’agit pour nous de préparer ce développement », explique Serge Adelson, le maire de Macouria. L’aménageur, l’Etablissement public d’aménagement en Guyane (Epag), espère la construction des premiers logements pour début 2008.

Dans un contexte de doublement de la population guyanaise au cours des quinze dernières années (elle atteignait 180 000 habitants en 2003), le décalage entre l’offre et la demande en logements accélère le phénomène des constructions illicites. Chaque année, il en naît autant que les 1 000 logements bâtis légalement.

La pénurie de l’offre de logements s’explique aussi par la difficulté de trouver des terrains aménageables, notamment sur le territoire de la communauté de communes du centre littoral (6 communes, dont Macouria et Cayenne, qui regroupent 94 265 habitants). La ZAC de Soula offre l’avantage d’un terrain de 394 ha d’un seul tenant.

Le site s’ouvre sur un grand marais à l’est et la forêt vierge à l’ouest : il se présente sous la forme d’un large plateau, d’environ 2 km de largeur et 3 km de longueur, entaillé par des petites vallées. L’enjeu consiste à installer une population nouvelle sur un territoire déjà parsemé de lotissements spontanés, et à tirer partie des contraintes d’un terrain partiellement inondable au relief tourmenté.

« Nous avons adopté le principe de tracer un cours paysager qui s’adapte au relief, auquel les différents quartiers se rattachent comme les ramifications d’une branche maîtresse », indique Claude Huertas, architecte-urbaniste de l’agence Dialogue urbain. Ossature verte et continue de la ville, le cours paysager permettra de donner une unité au site.

Des équipements publicspour 3 000 personnes. Deux pôles de centralité sont localisés à la rencontre du cours et de deux voies de liaison est-ouest. Ils comprennent des équipements publics (groupes scolaires, collèges, lycée, etc.) mais aussi des commerces et des services : 3 000 m2 dans la partie dite centre-ville, et 800 m2 dans la partie secondaire. Eloigné d’une quinzaine de kilomètres du bourg de Macouria, le quartier où vivent déjà 3 000 personnes nécessite également la présence d’une mairie-annexe et d’équipements de proximité. Le bureau d’études Caryatide (Paris) achève une étude de programmation complémentaire qui s’ajoutera au programme initial et se poursuivra par la mise au point définitive de ce projet urbain, en liaison avec la commune de Macouria et les autres collectivités concernées (conseils régional et général, Communauté des communes du centre littoral). Une zone de loisirs, située en bordure du fleuve Montsinéry, au sud du site, est également en cours d’étude.

En termes de logements, l’équipe de conception et l’Epag ont fait en sorte que les 750 collectifs prévus dans l’ensemble du programme, ne forment pas un ghetto. Leur typologie reste à travailler, mais le principe de différents types d’habitats d’une hauteur maximale en R 2 demeure acquis. Les grappes de logements ainsi constituées se terminent en bordure des vallées par des grandes parcelles de plus de 800 m2, qui peuvent accepter un assainissement individuel.

Référence aux anciennes demeures créoles.« La tradition locale revisitée, associée à des éléments architectoniques faisant référence aux anciennes demeures créoles, pourra donner naissance à une architecture contemporaine innovante », déclare l’architecte Alain Servella (DMS). Les toits et les auvents, qui mettent à l’abri du soleil et de la pluie, donneront ainsi le ton de la volumétrie des bâtiments. La ventilation des logements sera prépondérante et sera conditionnée par la situation, l’orientation des vents dominants et du relief.

Pour l’heure, l’Epag fait établir un cahier de directives pré-opérationnelles pour les premières phases d’aménagement et a entamé la procédure d’acquisition des terrains.

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