Source de diversification de l'offre, séduisante pour les élus locaux, fournisseuse d'autres fonds que les ressources traditionnelles : les vertus de l'accession sociale n'ont pas échappé aux bailleurs publics alsaciens. Mais plutôt que de s'y lancer seuls, plusieurs d'entre eux se sont dit qu'il valait mieux s'adosser à un spécialiste qui leur ressemblerait. Ils l'ont trouvé avec Procivis Alsace : cette Sacicap appartient au monde HLM et, particularité locale, elle compte des collectivités dans son actionnariat, ce qui rapproche son profil de celui des OPH Ophéa (Strasbourg) et HHA (Haut-Rhin), et des SEM Alsace Habitat (Bas-Rhin) et Habitation Moderne (Strasbourg). Ces bailleurs se sont associés à sa filiale de promotion Pierres & Territoires de France-Alsace (PTFA) dans trois sociétés conjointes d'accession sociale : Strasbourg Eurométropole Accession en 2015 pour Ophéa et Habitation Moderne, puis quatre ans après, Héria (Alsace Habitat) et Athis (HHA). « Nous avions ciblé l'accession sociale comme nouveau vecteur de développement et pris la décision de nous engager, estimant disposer des compétences techniques internes nécessaires.
En revanche, les savoir-faire pour la vente nous manquaient. C'est pourquoi l'option Procivis est apparue idéale », relate Laurent Biehlmann, directeur des investissements et du patrimoine d'HHA.
Prototype. La pionnière Strasbourg Eurométropole Accession (marque commerciale Opidia) a conçu le prototype, reproduit pour Héria et Athis. L'étude juridique préalable, très poussée, a abouti à retenir le statut de SCI multi-opération. Les programmes, situés à des prix HT inférieurs au marché privé, se montent en prêt social location-accession (PSLA) ou en vente directe lorsqu'ils sont situés dans les périmètres de quartiers prioritaires de la politique de la ville, « incluant les garanties de rachat et de relogement, comme pour un PSLA », souligne Christophe Glock, directeur général de Procivis Alsace.
Au sein des sociétés, PTFA se charge seule de la commercialisation, tandis que le montage d'opérations alterne entre l'une ou l'autre des équipes techniques. Les règles du jeu sont clairement fixées, et par écrit : les bailleurs renoncent à se lancer en parallèle en solo dans des opérations d'accession sociale. La mayonnaise a bien pris, puisque les trois SCI cumulent plus de 400 appartements et maisons livrés, en travaux ou décidés. Chez HHA (Athis), l'accession sociale tient ainsi la cadence de production de 30 unités par an inscrite dans le plan stratégique de patrimoine, à comparer à une centaine en locatif.
