Environ 1400 compétiteurs, âgés de moins de 23 ans et de nationalités différentes, concourront prochainement aux Worldskills 2024. Organisée cette année en France, à Eurexpo Lyon, la compétition mondiale réunit 65 pays autour de six pôles métiers dont celui du transport et de la logistique. C’est au sein de celui-ci que les expertises techniques de l’industrie des matériels sont représentées.
En effet, le pôle regroupe huit métiers différents : logistique et transport de fret ; maintenance aéronautique ; maintenance des matériels ; maintenance des véhicules ferroviaires ; peinture automobile ; tôlerie-carrosserie, technologie automobile ; technologie des véhicules industriels.
« Il n’y a jamais eu autant de métiers représentés aux Worldskills avec 59 métiers en compétition. Parmi les nouveautés de cette 47e édition, trois nouveaux métiers seront aussi en démonstration dont deux dans le pôle transport et logistique, à savoir la maintenance des poids lourds et la maintenance des véhicules ferroviaires », précise Samuel Guinard, responsable du pôle. Déjà en compétition aux Euroskills, c’est presque une suite logique pour le métier de la maintenance des poids lourds que d’être représenté à cet évènement international.
Des technologies stratégiquement choisies
Sur quatre jours, pour chaque métier, quatorze compétiteurs doivent a minima concourir. Et, pour s’assurer qu’ils sont tous sur un pied d’égalité, pour certaines professions comme celle de la maintenance des poids lourds, des choix technologiques sont stratégiquement opérés. « Il faut que la compétition soit équitable pour tous les pays participants. C’est pourquoi, pour les camions par exemple, contrairement à Euroskills qui se joue à l’échelle européenne, au niveau de Worldskills, les modules d’évaluation n’ont pas retenu la technologie Euro VI. Sur ce métier en démonstration, un peu plus de souplesse est même accordée concernant les évaluations, ce qui permet notamment aux compétiteurs d’être testés sur un module de formation pour la maintenance d’un véhicule électrique », détaille Samuel Guinard.
Autre difficulté également pour certains participants, la compétition se fait en anglais mais pour certains métiers, les compétiteurs ont toutefois le droit à des interprètes pour les accompagner lors de l’évaluation.
Des espaces de compétition optimisés
Le nombre important de métiers concourant dans un espace limité complique la tâche aux différents responsables de pôle, accompagnés de leurs chefs d’atelier. Et, lorsqu’il est question de matériels, cette optimisation n’est pas toujours une mince affaire. « Pour certains métiers comme en carrosserie, nous avons la possibilité d’avoir un poste de travail par compétiteur. Mais, en général ce sont des modules tournants c’est-à-dire qu’il y a un matériel et les compétiteurs passent chacun leur tour », confirme le responsable.
Mais, les épreuves n’en sont pas moins réduites. « En maintenance des matériels, nous avons douze postes de travail avec à chaque fois, des postes doublés qui vont accueillir exactement les mêmes épreuves en parallèle, soit au total six modules d’évaluation », calcule Samuel Guinard. Dans ce contexte, pour l’une des épreuves, deux compétiteurs vont se retrouver à intervenir en même temps sur le même modèle de pelle Mecalac.
Plusieurs champs de compétences évalués
Chaque descriptif métier se charge de définir les champs de compétences à évaluer. Pour la maintenance des matériels, il y a par exemple un module d’évaluation sur l’hydraulique, et d’autres axés sur l’électronique embarquée, la métrologie moteur et encore la boîte de vitesse. D’autre part, en carrosserie, les épreuves comprennent notamment un module de réparation plastique, deux autres de redressage aluminium et acier, des diagnostics de véhicules accidentés et du remplacement partiel de caisses de carrosserie.
Pour les métiers liés aux technologies automobiles ou de véhicules industriels, les participants vont travailler soit sur des véhicules soit sur des maquettes pédagogiques tels que des bancs moteurs ou des boîtes de vitesse afin de réaliser leurs diagnostics et réparer les pannes.
La tenue des épreuves du pôle transport & logistique et la qualité des ateliers doit pour finir aussi beaucoup aux partenaires industriels. Pour cette 47e édition des Worldskills, on retrouvera notamment des pelles Mecalac, des chariots télescopiques Manitou, des moteurs Perkins, des nacelles Haulotte, des chargeuses Liebherr, des poids lourds Renault Trucks, des éléments automobiles Stellantis et des EPI 3M.