La modularité donne une nouvelle jeunesse au PVC

Stratégies industrielles -

Les sols en PVC ont su tirer parti de la souplesse de leur caractère industriel. Ils se placent à la pointe du design, de la facilité de pose… et de l’écologie.

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Tous s’accordent à le dire : la modularité a redoré le blason du PVC. Voire même mieux. « Elle a fait oublier que ces produits étaient issus de la pétrochimie, déclare Eric Chevallier à la tête de Soldis. La modularité a permis au PVC de retrouver une notoriété et une perception auprès du client final tout en effaçant ses contraintes. » Et les industriels y ont largement contribué. En anticipant les évolutions réglementaires, ils lui ont donné une réelle image verte, loin du green-washing. Classé A selon l’étiquetage sur les émissions dans l’air intérieur, le sol PVC est très peu émissif en taux de COV. Faisant l’objet de FDES (Fiches de déclaration environnementale et sanitaire) pour contribuer à des constructions HQE, il est aussi conforme au règlement Reach. En outre, dès 2000, sous l’impulsion de l’engagement volontaire Vinyl 2010, puis en 2011 de Vinyl Plus, la filière s’est structurée du point de vue du recyclage via des systèmes de collecte. En 2020, 800 000 tonnes de PVC seront recyclées contre 260 000 en 2010.

Du design à l’infini

Autre atout de la modularité, comme le rappelle Xavier Bard, directeur support distribution chez Forbo Flooring Systems : « Les sols PVC modulaires sont faciles à transporter, à poser et à stocker. » Leur seul frein sur les chantiers techniques, comme le rappelle cet industriel qui propose des lames classées Upec : « en raison des joints, ils sont moins étanches que des PVC en rouleau et soudés ». Si ces derniers vont rester l’apanage des chantiers techniques, « les produits modulaires vont plutôt trouver leur place dans les magasins, bureaux, boutiques », continue Xavier Bard. Et ça tombe bien. Car face à la sinistrose qui touche les marchés publics, les industriels ont décidé de se tourner vers les marchés privés. Or, le PVC est aussi modulaire par ses capacités polymorphes. « Le design est un des enjeux de ce revêtement de sol qui permet d’être à la pointe de la tendance », affirme Marc Cangelosi, directeur général France, Royaume-Uni et Benelux chez Tarkett. Cet industriel qui propose des myriades de combinaisons en fonction des couleurs, des formats de dalles, des chanfreinages, surfe également sur la vague des éditeurs dans le monde du design. Il publie le Tarkett Observer : un décrypteur de tendances où le sol PVC trouve toujours sa place comme un caméléon. Preuve de cette capacité au design, chez Floover, la démarche consiste à offrir la possibilité de décliner les 80 décors disponibles - au moins - dans les six versions de LVT proposées.

Le clic sans les clacs

La modularité des LVT se traduit aussi dans la mise en œuvre. Autoadhésifs, « ce sont des produits d’entrée de gamme, explique Michel Deblon, directeur commercial chez IVC Group. Les produits à coller ont déjà pénétré le milieu professionnel et ceux à cliquer séduisent les poseurs pour la facilité et la rapidité de pose ».

Robert Mourral, directeur de la Maison du Sol, ajoute enthousiaste, « même s’ils sont plus coûteux en raison de la valeur ajoutée réelle ou ressentie qu’ils apportent, de nombreux clients sont prêts à payer 25 % plus cher les LVT à cliquer. Ils font un tabac grâce à leur facilité de mise en œuvre ». Arrivés sur le marché il y a trois ans, les systèmes à cliquer éludent la dépose laborieuse des produits collés et permettent de changer une lame endommagée n’importe quand. Ils assurent une pose rapide et sans poussière en milieu occupé, très appréciée dans les surfaces commerciales. « Les produits à coller vont rester entre les mains des soliers car cette pose requiert un certain savoir-faire, mais ceux à clic vont ouvrir ce marché à d’autres professionnels comme les peintres », augure Jérôme Gaubert, responsable commercial Europe chez Floover. En outre, ces PVC compacts, « sont une réponse au problème d’acoustique rencontré avec le stratifié », ajoute Robert Mourral. S’ils en copient la méthode de pose, la comparaison s’arrête là. Car, ils suppriment les clacs provoqués par les chaussures sur ces surfaces. « Le PVC résout aussi les problèmes d’humidité, par exemple dans les boutiques qui ne sont pas équipées de tapis d’accueil. »

Du LVT rigide ou façon post-it

Reste que le LVT tel qu’il est majoritairement proposé aujourd’hui, c’est-à-dire souple, présente une limite d’après Jérôme Gaubert. « Supportant mal les variations de température, il n’est pas stable. » Derrière une baie vitrée, les écarts thermiques nécessitent qu’il soit mis en œuvre avec une colle forte pour ne pas se déformer, quand les produits à cliquer peuvent se soulever. Alors, le fabricant Floover a enfilé le costume du Petit Poucet et développe des LVT non pas flexibles mais rigides. Le parement PVC est collé sur un panneau HDF. « Nous partons du principe que le LVT souple à clipser va plus se diriger vers la GSB car il n’apporte pas de valeur ajoutée au niveau de la pose », explique Jérôme Gaubert. À coller ou en version uniclic, décliné en version 100 % étanche, antidérapant, mince pour la rénovation ou avec sous-couche d’1,5 mm en option pour éviter les bruits de grincements pouvant être générés par des micrograviers, ce LVT rigide présente l’avantage de la stabilité dimensionnelle. Mais d’autres questions restent en suspens. Quid de la durabilité de l’engouement pour les LVT à clipser dans la mesure où il s’agit d’une pose flottante ? Comment ces produits vont-ils évoluer dans les locaux à usage intensif ? Outre les PVC classés Upec, pour Éric Chevallier, à la tête de Soldis, la réponse tient aussi dans le loose lay tile (LLT). Soit du LVT à clipser mais pas en pose en libre. « Dans le tertiaire ou les commerces, il est possible de repositionner ou de changer une lame grâce à un système de collage équivalent à un post-it ». Le dirigeant croit en ce produit qu’il va proposer cette année. « Même s’il nécessite une bonne préparation du support - comme tout revêtement PVC -, il apporte un savoir-faire à l’entreprise de pose grâce à une certaine technicité. Proposé en grands formats et en 5 mm d’épaisseur pour répondre au marché de la rénovation, le LLT apporte une forte valeur ajoutée. » Et se plie aussi aux exigences des marchés privés, l’Eldorado de 2013.

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