De l’avis de tous les intervenants, les lignes sur le marché vont fortement bouger sous l’effet de la RT 2012. Dans le neuf, le chauffage électrique pourrait devenir la principale victime. Mais la rénovation est là et les enjeux sont immenses sur un parc d’appareils vieillissants. Pour transformer ce potentiel, des évolutions technologiques sont nécessaires. Au sein d’habitats de mieux en mieux isolés, les émetteurs devront s’adapter à la basse température et donc veiller au bon dimensionnement du réseau. Le véritable enjeu de demain est donc de proposer des émetteurs qui s’adaptent bien à la basse température. L’équation à résoudre : proposer des émetteurs performants à basse température en restant sur des dimensions acceptables. Les économies d’énergie qui demeurent l’objectif du client induisent aussi « un gros travail sur la régulation, remarque Aurélie Cahagne, responsable marketing de Finimétal. Nous travaillons beaucoup plus à l’intégration de la régulation au sein du radiateur sur nos gammes hydrauliques. Les têtes thermostatiques sont ainsi directement intégrées au radiateur. » Marion Deridder, chef de groupe émetteurs muraux d’Atlantic, pense « qu’il est important que toute la filière travaille pour accompagner la montée en gamme car dans les faits, nous constatons qu’il y a encore beaucoup de vieux générateurs en circulation et donc énormément de travail devant nous pour renouveler le parc ». Dominique Tomado, directeur commercial de Thermor, approuve : « Le chauffage électrique a beaucoup évolué depuis les années 70 et s’est perfectionné. C’est aujourd’hui un équipement accessible à tous, simple d’installation et d’utilisation, sans entretien, et offrant une réelle qualité de confort tout en maîtrisant la consommation d’énergie grâce à de nouvelles fonctions intelligentes. »
Vers des solutions réversibles
Autre recherche majeure des industriels du marché du chauffage, la réversibilité. Gilles Boisliveau y croit : « A terme, les émetteurs seront réversibles avec une pompe à chaleur. Nous allons utiliser la technique du ventilo-convecteur en l’adaptant aux radiateurs. » Une solution d’avenir, ajoute Aurélie Cahagne : « C’est une vraie tendance des prochaines années avec des panneaux associant des ventilateurs pour avoir une fonction de rafraîchissement. » Une manière de coller parfaitement aux attentes de solution globale dictée par le Grenelle de l’environnement en donnant différentes fonctions au radiateur qui devient alors un élément indispensable tout au long de l’année et renforce ainsi sa place dans la maison. Un constat qui favorise les solutions hydrauliques au détriment du chauffage électrique qui, lui, va jouer plutôt sur le design et la régulation pour suivre l’évolution du marché. Une montée en gamme nécessaire, selon Marion Deridder : « Nous devons éduquer la filière et mettre en avant les produits marqués NF Performance. Les installateurs ont bien compris l’intérêt des labels qui sont indispensables dans le neuf au regard de la RT 2012. »
L’importance de la communication
La communication est donc très importante pour les industriels qui doivent sur un marché en plein renouvellement communiquer sur l’existence et l’intérêt des nouvelles solutions qu’ils proposent. Aurélie Cahagne témoigne : « Nous essayons au maximum de mettre en avant nos produits par de la documentation, par des présentations dans les showrooms. Nous souhaitons montrer nos produits le plus possible et ceci passe aussi par une refonte en cours de notre site Internet. Celui-ci, via un configurateur en ligne, va permettre au client de personnaliser son radiateur avec les différentes finitions souhaitées. » Outre les produits eux-mêmes, aujourd’hui le véritable enjeu pour les fabricants est de proposer du service, notamment pour repousser une concurrence qui pourrait naître de produits d’importation à bas coût qui envahissent déjà la distribution grand public. Marion Derrider insiste sur la force des grandes marques : « Nous sommes capables d’accompagner le distributeur et son client d’une façon très réactive. Qu’il s’agisse de service après-vente ou de livraison, nous assurons le service du début à la fin de vente. » Une relation avec le négoce primordiale, selon Dominique Tomado : « Pour commercialiser des produits à valeur ajoutée et sortir ainsi du "convecteur classique", cela nécessite un accompagnement des équipes du distributeur avec de la formation, de la documentation et de la visibilité produits en point de vente. Le succès réside dans le partenariat qui existe entre le distributeur et le fabricant pour mettre en œuvre ce plan d’actions. »

