Pour De Dietrich, c’est une première. Le fabricant d’appareils de chauffage étrenne en effet sa participation au Salon international de l’Agriculture (SIA), qui se déroule à Paris du 23 février au 3 mars. « Beaucoup d’installations sont chauffées au gazole non routier (GNR), qui va aussi bien dans les tracteurs que dans les chaudières, explique Dominique Monnier, directeur de la région Ile-de-France chez De Dietrich. Or, dans un contexte où le Gouvernement a ouvert la chasse au fioul, le bilan financier de ces exploitations est menacé ! » D’où, pour De Dietrich, la volonté de présenter des solutions alternatives : pompe à chaleur, photovoltaïque en autoconsommation… sur le hall dédié aux énergies renouvelables.
Autre enjeu énergétique, le gaz vert. GRDF sera présent sur le Salon de l’Agriculture. Le gestionnaire du réseau de gaz naturel travaille en effet activement à l’après énergies fossiles. Et donc à la biométhanisation, qui fait appel aux résidus de l’activité agricole.
Centrales solaires
C’est aussi par les énergies renouvelables qu’Irisolaris s’adresse au monde agricole. Mais cette PME installée à Gardanne (Bouches-du-Rhône), créée il y a dix ans, connaît l’univers de très près. « Nous sommes producteurs d’énergie indépendants et promoteurs de la transition énergétique, explique Charles Nucci, président fondateur de l’entreprise. Nous exploitons les centrales photovoltaïques que nous développons chez les agriculteurs. » Le modèle de l’entreprise repose sur la vente à EDF des kWh produits en toiture. Irisolaris prend en charge l’ossature et la couverture solaire des bâtiments, l’agriculteur n’ayant qu’à financer le terrassement et les fondations. Irisolaris s’appuie sur l’expertise de constructeurs habitués à travailler localement avec des agriculteurs. L’entreprise a d’ailleurs développé plusieurs modèles de bâtiments agricoles, chaque usage créant des spécificités en termes d’éclairement naturel, de présence de poteaux centraux, d’implantation d’un laboratoire…
Eco-matériaux
Les liens entre BTP et monde agricole se tissent aussi par les éco-matériaux. De la laine de mouton à la plume de canard en passant par la paille, de nombreux sous-produits de l’agriculture intéressent le bâtiment, en particulier pour la fabrication d’isolants. L’heure est à l’éco-responsabilité, et le BTP doit trouver non seulement des matières premières biosourcées, mais aussi des produits n’entrant pas en concurrence avec d’autres usages. Le chanvre présente l’avantage de pousser très vite et de ne pas épuiser les sols. Plusieurs représentations régionales, comme le Cervia pour l’Ile-de-France, mettent en avant ce végétal, qui gagne en importance dans la construction écologique.
Le Salon de l’Agriculture donne aussi l’occasion de découvrir des éco-matériaux plus étonnants. Ainsi, le stand du pôle IAR accueillera notamment l’entreprise Gramitherm. Originaire de Suisse, elle a développé un panneau isolant à base d’herbe de prairie. « Nous sous-traitons aujourd’hui la fabrication en France, mais allons prochainement ouvrir notre usine dans le sud de la Belgique », explique Christian Roggeman, dirigeant de Gramitherm. Le processus industriel n’utilise que la partie fibreuse de l’herbe, qui ne peut servir à l’alimentation animale. L’entreprise travaille avec un partenaire allemand qui achète de l’herbe et la bioraffine, ainsi qu’avec un acteur néerlandais récupérant l’herbe dans les zones humides. Déjà en contact avec de grands acteurs de la construction en France, comme Bouygues, l’entreprise entend accélérer son développement hexagonal dans les prochains mois.
Trophées de la bioéconomie
Les éco-matériaux seront aussi à l’honneur le 28 février, sur le SIA. Ce jour-là, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume remettra les Trophées de la bioéconomie, issus de sélections organisées par les Directions régionales de l’agriculture et de la forêt (DRAF). Plusieurs nominés proposent des solutions d’isolation à base de végétaux. Verdict dans quelques jours.








