Cette fois, c’est bien fini : un an après l’interdiction de produire des peintures intérieures trop riches en solvants organiques - les traditionnelles glycéros, si appréciées des artisans français - fabricants et distributeurs n’ont, depuis le 1er janvier, plus le droit d’écouler leurs stocks. La directive européenne sur les composés organiques volatiles (COV) a, en quelques années, profondément changé le paysage des peintures intérieures. Les produits en phase aqueuse, qui ne représentaient il y a quinze ans que 40 % des ventes, tiennent désormais 70 % du marché chez la plupart des distributeurs. Une progression amenée à s’accélérer mécaniquement, avec l’interdiction des glycéros pour les usages courants, mais aussi avec le développement de produits en phase aqueuse performants sur les usages spécialisés (bois, métal, sols…) où des taux élevés de COV restent autorisés. Chez Couleurs de Tollens par exemple, on estime que les peintures à phase aqueuse pourraient représenter « 80 à 85 % des ventes d’ici un an », affirme le directeur tous marchés, Sylvain Ripoll.
Particularité de la filière peinture bâtiment, le poids des fabricants-distributeurs s’est encore accru avec les concentrations des années 2007 à 2009. Mais derrière les trois leaders hexagonaux - Materis, PPG, AkzoNobel - la concurrence est au rendez-vous sur les enjeux du moment que sont les certifications environnementales et le renouvellement de l’offre décoration. La directive COV a rebattu les cartes. Les prochains mois diront qui, parmi les producteurs et les distributeurs, sauront tirer leur épingle du jeu.

