Pour de nombreuses raisons, le circuit court est le principal dans le domaine des bétons et granulats, particulièrement sur les marchés intéressant les majors et les entreprises générales. Mais les petites entreprises de TP gros œuvre, de paysage, les particuliers auto-constructeurs ont également besoin de béton et le négoce est l’acteur le plus proche de ce secteur diffus. Certes, les murs en béton banché ou coffrés sont rares en maisons individuelles. Mais en sol, le béton y est bien présent : fondations, terrasses, dallages, sorties de garages, chapes pour les planchers chauffants (y compris d’ailleurs pour les MOB). Une partie de ce marché diffus est travaillée de manière traditionnelle, les maçons préparant leur béton à partir de ciments, sables, granulats achetés au négociant, Même pour ces petits chantiers, le rôle du BPE s’est renforcé. Les producteurs, accédant à ce marché soit via la distribution, soit en lien avec des applicateurs (chapistes, etc.), soit en direct (par exemple pour le compte de Cémistes). Le rôle du négoce à l’égard de ce marché présente trois aspects. Le négociant se positionne d’abord comme stockiste pour les ciments et granulats qui sont des produits de « cour ». Il intervient ensuite comme intermédiaire commercial entre son client et le bétonnier qui livrera sur le chantier (un marché traité par les ATC). Enfin, surtout dans le Centre et le Grand Ouest, des enseignes possèdent leurs propres centrales à béton. C’est le cas de Point. P avec 93 centrales. Suivi de VM Matériaux qui en possède 25 avec 107 camions toupie. En Bretagne, Queguiner (7 centrales Celtis), le groupe Tanguy (ses filiales BCE, BCA, LPO) et le groupe Denis ont également leurs unités de production. Dans la région Centre, Chavigny a récemment inauguré sa huitième centrale à Mer (Loir- et-Cher), Chausson (11 centrales) a développé cette activité surtout depuis 2000. Le groupe Samse semble actuellement s’y intéresser (rachat en avril d’Eco Bétons par Plattard). En revanche, le cas d’enseignes de négoce possédant des carrières de granulats est devenu assez rare. On peut néanmoins citer l’exemple des groupes familiaux dont l’extraction est demeurée la vocation principale mais qui possèdent des points de vente (ainsi que des unités de BPE et préfa, voire des activités TP). Là encore, ces régionaux se rencontrent plutôt dans l’Arc Atlantique : c’est le cas du groupe Pigeon (2 000 salariés), de Garandeau (en Poitou-Charente et Gironde). Libaud (qui possède des points de vente BigMat et Tout Faire) est le n° 1 de la pêche aux granulats marins.


