« Une entreprise performante était encore, il y a peu, celle qui générait de forts résultats. Ce seul critère de réussite, évidemment indispensable, n’est plus suffisant. Le modèle anglo-saxon de société de consommation et la financiarisation de notre économie ont pu avoir pour conséquences la surconsommation, l’appropriation, voire la privatisation de ressources naturelles et la concentration de richesses au profit d’un nombre toujours plus réduit de personnes. Ces dérives sociales et environnementales découlent d’une forme d’ultracapitalisme apparue dans les années 1980.
Dans le même temps, la perte d’influence des États, conjuguée à l’émergence d’une conscience citoyenne, ont généré une réflexion sur le développement durable depuis une trentaine d’années. Citoyens et associations s’emparent de plus en plus de ces sujets, et exigent des entreprises qu’elles en fassent autant. D’ailleurs, la RSE a été largement reprise dans la nouvelle loi Pacte. Le dirigeant ignorant le phénomène met à terme en péril la réputation, la visibilité et l’attractivité de son entreprise, ce qu’on appelle désormais la marque employeur.
C’est bien aux entreprises d’inventer le capitalisme de demain si elles ne veulent pas se le faire imposer par d’autres. Un capitalisme inclusif et plus respectueux de notre planète. Ainsi, les chefs d’entreprise, quel que soit leur taille ou leur secteur d’activité, sont placés devant une évolution qui les incite à reconsidérer la mesure de la notion de performance. Au-delà d’une nécessaire compétence métier, de la qualité de leur stratégie ou de la bonne gestion de “ l’expérience clients ”, la performance de l’entreprise sera de plus en plus indissociable de son implication dans son environnement sociétal. »