Logement : des projets plein la tête

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Dans un rapport publié à l’occasion du dernier Salon de l’immobilier, trois chercheurs de l’Institut d’urbanisme de Paris ont affiné l’analyse du parcours résidentiel des seniors. Si les personnes âgées de plus de 60 ans vivent – comme le reste des Français – en maison individuelle (à 70 %), ils font un retour vers le collectif au-delà de 80 ans. Ce mouvement s’accompagne d’une remontée du locatif et d’un retour en centre-ville.

Une offre de plain-pied. Plus finement encore, ces chercheurs notent qu’entre 60 et 69 ans, les deux tiers des déménagements se font dans du neuf : sur la période 1997-2001, les seniors ont ainsi occupé 75 000 logements neufs, en achetant 44 000 d’entre eux, en louant 13 400 autres dans le parc privé et 16 600 dans le social. « Il existe un rapport particulier au logement neuf chez les jeunes retraités », notent-ils. Sur ces 75 000 logements neufs, 41 000 étaient des maisons individuelles. Un détail qui n’a pas échappé à quelques constructeurs, notamment le numéro deux de la profession, Maisons France Confort, qui leur dédie une offre plain-pied, modulable, dotée d’un grand garage éventuellement, adaptable à l’heure de la montée du handicap.

Car c’est la perte d’autonomie progressive qui pose problème. Les HLM, dont un locataire sur quatre a plus de 60 ans et un sur cinq plus de 65 ans, commencent à se préoccuper du problème, comme l’explique Juliette Furet, conseillère à l’Union sociale pour l’habitat (USH). A la fois pour améliorer la qualité de service au locataire âgé – ce qui soulève la question de savoir jusqu’où ils doivent aller – et pour prendre le phénomène en compte dans leurs stratégies patrimoniales. Ce qui pose d’autres problèmes très délicats de coût, de réversibilité des travaux pour éviter la spécialisation du parc…

Dans les logements privés, où le bâti ancien est le plus souvent inadapté, la question est encore plus compliquée : comment faire voter par une copropriété des travaux d’accessibilité ou inciter un propriétaire bailleur à transformer le logement d’un de ses locataires ? La sécheresse qu’a connue l’été 2003 a montré les risques que faisaient courir des logements inadaptés en ville.

« On sait que plus de 86 % des personnes âgées de 80 ans et plus vivront à domicile jusqu’aux derniers jours de leur vie (…), il faudrait construire sur l’ensemble du territoire 115 000 places nouvelles d’hébergement institutionnel d’ici 2010 (soit 16 000 par an) pour conserver un taux d’institutionnalisation équivalent à celui de 1996 et cela sans préjuger des besoins nouveaux liés aux pathologies en forte progression », explique Bruno Drevet, gérontologue, directeur de l’Anrespa, une filiale de l’Union sociale pour l’habitat spécialisée sur les personnes âgées. L’estimation de Georges Cavaillier est du même ordre (100 000 à 120 000) d’ici à 2010. Or, le plan vieillissement-solidarité présenté en novembre 2003 prévoit de ne créer d’ici à 2007 que 10 000 places nouvelles en établissement…

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