En 1996, 72 600 logements neufs ont été vendus par les promoteurs-constructeurs, soit 15 % de plus qu'en 1995, mais « un peu moins que ce que j'espérais » (75 000), a indiqué Jean Diaz, président de la FNPC (1). Il a néanmoins qualifié ce score - identique à quelques unités près à celui de 1994 - de « très bon résultat ».
« Il n'y a pas de raison que 1997 ne ressemble pas à 1996 », a-t-il ajouté. Au cours des trois premiers mois de 1997, les ventes ont été partout supérieures à celles de l'an passé, sauf en Alsace et dans les Pays de la Loire et le taux d'écoulement de l'offre disponible s'établit à 7,5 %-8 % à Paris ou Lyon et 9 % dans le Nord, soit des baisses continues (voir graphique).
L'accélération des ventes ne s'est pas accompagnée au quatrième trimestre d'une reprise des prix, a assuré Jean Diaz, en précisant que 70 % des transactions ont été des ventes en état futur d'achèvement (Vefa). La baisse du stock s'est poursuivie, mais il reste « encore un peu fort » : l'offre achevée est de l'ordre de 27 % au dernier trimestre (contre 34 % en 1994). « On retrouve une situation plus classique », a commenté le président de la FNPC qui situe la norme à 20-25 %.
Jean Diaz attribue ces performances à trois facteurs : les taux bas, le prêt à taux zéro et « le rétablissement de l'équité fiscale dans l'investissement locatif». Un sondage effectué auprès des adhérents de la FNPC montre que 35 % des transactions ont été faites au quatrième trimestre 1996 avec l'amortissement Périssol, chiffre auquel il convient d'ajouter 15 % de ventes bénéficiant du Quilès-Méhaignerie. Plus de 40 % des logements vendus en Périssol sont des trois pièces et plus.
Vers un redémarrage des mises en chantier
Les investisseurs (personnes physiques) ont donc bel et bien fait un retour sur le marché où ils ont occupé en 1996 une part de l'ordre de 35 %, à peu près équivalente à celle qu'ils avaient dans les années 70-80.
Restent les mises en chantiers, qui ne remontent pas encore. «Il est clair qu'elles ne le feront qu'après la hausse des mises en ventes consécutive elle-même à la remontée des ventes», a expliqué le président. La FNPC se montre «assez confiante» sur un redémarrage des mises en chantier, qu'elle évalue à 7 000/8 000 unités de plus en 1997 qu'en 1996. Elle y met toutefois une réserve : «Que nous trouvions le foncier nécessaire. Dans beaucoup d'endroits, notamment en province, nous avons du mal à trouver du foncier compatible avec les prix de vente aujourd'hui», a précisé Jean Diaz.
Aussi a-t-il plaidé notamment pour des «autorisations de construire plus fiables», prêtant moins le flanc aux contestations. Il s'est inquiété également de la pérennisation de l'amortissement Périssol au-delà de 1998 et a réclamé une réforme du système des droits d'enregistrement qualifiant de «confiscatoires» les taux en vigueur pour le logement.
(1) Fédération nationale des promoteurs -constructeurs
PHOTO : Jean Diaz, Président de la FNPC :
«L'amortissement Périssol profite aux logements familiaux (trois pièces et plus)»
GRAPHIQUE : LE LOGEMENT NEUF PLUS FLUIDE
Le délai d'écoulement de l'offre disponible (ratio entre l'offre disponible et les ventes nettes) est tombé en dessous des dix mois au quatrième trimestre 1996, ce qui ne s'est pas vu depuis des années. Après avoir dépassé les vingt mois au plus fort de la crise (1992-1993), il avait baissé pour remonter au-dessus des quinze mois au début 1995. Mais, depuis le début 1996, il recule.