Dopées par le dispositif Scellier en faveur du locatif privé, les ventes des promoteurs sont remontées en 2009 à 105 000 logements, mais il faut s'attendre à les voir retomber sous la barre des 100 000 cette année, affirment la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC) et les grands professionnels du secteur.
En 2009, 65 % des ventes ont été faites grâce au dispositif Scellier, tandis que l'accession à la propriété était à son plus bas niveau depuis quinze ans (35 000 ventes). La FPC s'inquiète de l'effet des incertitudes sur l'emploi, de la remontée redoutée des taux d'intérêt, de l'inefficacité du crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunt (loi Tepa), de la fin du doublement du prêt à taux zéro, le 30 juin, ainsi que du blocage persistant du marché de la revente.
Alain Dinin, le président de Nexity, y ajoute la faiblesse de l'offre et table sur 90 000 ventes cette année. Guy Nafilyan, P-DG de Kaufman & Broad, qui affichait des pertes pour son exercice 2008-2009 (ses comptes sont décalés) il y a quelques jours, table sur le même chiffre.
Les promoteurs reprennent donc leur bâton de pèlerin pour défendre les aides dont ils bénéficient. Ils sont préoccupés par la sortie en sifflet du prêt à taux zéro, par les difficultés de financement auquel se heurte le Pass-foncier, qui permet de dissocier le remboursement du terrain et du bâti et de resolvabiliser les ménages très modestes et par sa disparition annoncée en décembre 2010. Dans un contexte de disette budgétaire, le président de la FPC, Marc Pigeon, plaide pour la fin du prêt à taux zéro dans l'ancien et pour une remise à plat des dispositifs de soutien à l'accession.
Pour sa part, Alain Dinin pense qu'il faut recentrer les aides sur les marchés les plus tendus, réserver le Pass-foncier pour les opérations « organisées » (collectif, ZAC, lotissement) et reconsidérer le Tepa. -
