Si la carrière de Michel Corajoud est rythmée par une suite impressionnante de projets dont les professionnels du paysage s’accordent à reconnaître la qualité, elle l’est aussi par les récompenses... «Une tous les dix ans»* comme l’a fait remarquer celui qui venait de recevoir des mains de Dominique Douard, président de Val’hor, le Prix international André Le Nôtre, remis pour la première fois, à l’occasion du 400e anniversaire de la naissance du Jardinier du Roi. La cérémonie s’est déroulée devant un parterre de 400 personnes venues assister, trois jours durant, aux Rencontres André Le Nôtre, organisées par l’interprofession du paysage, à Versailles, comme il se doit !
Des critères précis. C’est à l’issue d’un appel à parrainage que 25 dossiers sont parvenus sur le bureau du comité du Prix, neuf d’entre eux ayant finalement été considérés comme «recevables». Le jury final s’est réuni le 26 juin, sous la présidence de François de Mazières, député maire de Versailles, à la Questure de l’Assemblée nationale pour désigner le lauréat. Parmi les critères auxquels devaient répondre les candidats: la pertinence, l’innovation et l’aspect qualitatif de leurs œuvres, leur apport à la reconnaissance du volet paysager dans les démarches d’aménagement et à la formation des futurs professionnels ainsi que leur capacité à élaborer et à conduire un projet avec l’ensemble des partenaires habituellement présents au sein de la maîtrise d’ouvrage et de la filière professionnelle du paysage.

Un hommage émouvant. Si la plupart des candidats présentaient les qualités requises pour recevoir le prix, c’est au terme de multiples échanges et d’un vote final que Michel Corajoud a été désigné par les membres du jury pour recevoir ce premier Prix André Le Nôtre. Une récompense que François Demazières a justifiée en rappelant «l’importance du rôle qu’il a su jouer depuis le début de sa carrière afin d’imposer le paysage dans la fabrication de la ville, ses nombreuses réalisations, son investissement quotidien, 37 ans durant, en tant qu’enseignant, son implication dans la transmission des savoirs et d’une passion sans failles pour ce métier à toute une génération». Des étudiants auxquels il a rendu un hommage émouvant en leur dédiant ce prix ainsi qu’à l’École nationale supérieure du paysage de Versailles où il a enseigné pendant... 37 ans.
* Michel Corajoud a reçu le Grand Prix du Paysage en 1992 et le Grand Prix de l’Urbanisme en 2003.