Comment évaluez-vous l’impact de cette première semaine de confinement sur vos chantiers et sur votre activité commerciale et de travaux ?
Sur le plan commercial, le taux de désistements n’a pas augmenté. Nous ne sommes pas en phase d'annulations massives comme en 2008. Concernant nos 200 chantiers en cours, 90 à 95 % se sont arrêtés progressivement la semaine dernière et n’ont toujours pas repris. Toutes les entreprises sont dans l’attente des dispositions à venir suite à l'accord sur la continuité de l'activité signé samedi dernier. Par ailleurs, certains chantiers ne peuvent pas redémarrer faute de livraisons de matériaux. Ces interruptions entraîneront évidemment un décalage dans les livraisons, même si l'on peut aussi imaginer que le retard soit rattrapé pendant les périodes habituellement neutralisées (vacances d’été, fêtes de fin d’année…).
Etes-vous pour la continuité des chantiers ?
Chaque chantier est un cas particulier et il est difficile de généraliser. Mais nous pensons qu’il est de l’intérêt général de trouver des solutions pour que les travaux avancent. Nous ne maîtrisons pas l’environnement sanitaire des chantiers mais nous pouvons accompagner financièrement les entreprises en capacité de poursuivre leur activité. Nous avons un bilan solide, des délais de vente rapides et nous n’avons pas de dettes. Nous serons donc au rendez-vous pour payer nos entreprises dans les meilleurs délais. L’objectif est de soutenir l’activité quand on le peut et de renforcer la relation de confiance avec les entreprises, en particulier avec nos partenaires PME et ETI, dont nous avons besoin pour aller au bout de nos projets.
La semaine dernière, la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM) a reproché aux notaires de ne plus authentifier les actes de vente immobilière, empêchant ainsi la concrétisation des transactions et les professionnels d’être rémunérés. Quelle est votre position sur le sujet ?
Ce n’est vraiment pas le moment de polémiquer. Il faut mettre les mesures en place pour procéder aux signatures par téléconférences. C’est le moment de moderniser les processus de vente !
L’Organisation internationale du travail (OIT) parle de 25 millions d’emplois menacés en l’absence de réponse coordonnée à l’échelle internationale et certains experts redoutent une crise pire que celles de 2008. Cela pourrait-il se traduire par une augmentation des stocks de logements neufs et une chute des prix de l'immobilier ?
Pour notre part, nous ne pouvons pas avoir de suroffre de logements car nous vendons très vite et renouvelons la totalité de notre stock tous les six mois. Nous aurons donc les moyens d’adapter notre offre à la nouvelle donne économique du moment et à une éventuelle baisse des prix. En revanche, certains promoteurs qui ont acheté des terrains à des prix excessifs pourraient avoir des difficultés à rentabiliser leurs produits.
Comment vivez-vous cette période en tant que chef d’entreprise ?
Humainement, cela m’attriste. Mais je ne suis pas inquiet pour l’entreprise. Depuis ma prise de fonction en 2013, j’ai tout fait pour que l’entreprise n’ait pas de dettes afin justement de pouvoir traverser les crises auxquelles nos métiers sont régulièrement confrontés.
