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Interview : Patrice Richard explique le projet de cession de DMTP (Point.P TP)

Le président de Saint-Gobain Distribution Bâtiment France a accepté de répondre aux questions de Négoce sur le projet de cession de la société DMTP, qui agit sous l’enseigne Point.P TP, dont le processus démarre tout juste.

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Patrice Richard
Patrice Richard

Pourquoi choisir de mettre en vente Point.TP, via DMTP ?

Patrice Richard : DMTP est actif sur un marché qui a plutôt de belles perspectives. Le Grand Paris, les Jeux Olympiques, la concentration dans les grandes métropoles l’alimentent. Mais il y a peu de synergies avec le reste de notre activité. Ce ne sont ni les mêmes fournisseurs, ni la même logistique, ni la même typologie de clients. Et cette activité n’est pas au cœur de l’habitat, raison d’être de toutes les enseignes de Saint-Gobain Distribution Bâtiment France. Il faut donc faire des choix pour être plus efficace. Cette activité est pérenne, elle trouvera acquéreur pour porter son développement, chose que nous ne pourrons pas faire en étant centrés sur l’habitat.

Votre position revient-elle à dire que les services développés dans les enseignes de SGDB France ne sont pas mutualisables chez Point.P TP ?

P.R. : DMTP intègre de très gros clients. Nous avons engagé de nombreux efforts effectivement duplicables dans toutes nos enseignes, sauf DMTP. Un outil configurateur de type Solu+ est valable chez Point.P, Cedeo, Décocéram avec des aménagements infimes. Il n’a pas de sens chez DMTP. De même pour Génération Artisans ou la marketplace que nous mettrons en place chez Cedeo.

Il y a pourtant dans votre portefeuille d’enseignes Pum Plastiques et Point.P qui proposent également des produits de travaux publics. Doivent-ils s’inquiéter ?

P.R. : L’activité Travaux publics chez Point.P n’est pas très importante et n’adresse pas la même de typologie de clients. Point.P est sur des petits chantiers, contrairement à DMTP, qui cible les grands chantiers. C’est d’ailleurs ce qui explique que nous ayons eu deux enseignes !

Quant à PUM Plastiques, elle a une activité et des produits de TP différents. DMTP est plus orienté sur le  béton, Pum Plastiques tourné vers le plastique. Ses clients sont plus petits, plus locaux.

Vous n’étudiez donc pas la cession de PUM Plastiques ?

P.R. : Rires Non !

Avez-vous une quelconque idée de qui pourrait acquérir Point.P TP, dans un contexte où la distribution professionnelle semble compter plus de vendeurs ?

P.R. : C’est un peu tôt pour vous répondre. Il y aurait sans doute des acteurs de la distribution, mais aussi des fonds. DMTP est leader de son métier, avec une présence au niveau national. Complétée par des acteurs plus régionaux, cette acquisition pourrait donner à un fonds la bonne clé d’entrée pour constituer un bel ensemble au niveau national ! De la même façon, un acteur du système pourrait avoir envie de se développer.

Quelles sont les forces, les attraits de DMTP en plus de son réseau ?

P.R. : L’enseigne a une connaissance nationale des acteurs. Les autres acteurs sont régionaux ou constituent une part d’activité d’enseignes de négoce. Il y a donc un attrait pour les grands acteurs nationaux des travaux publics d’avoir un interlocuteur unique sur tous types de matériaux, avec des équipes structurées et compétentes.

L’enseigne a aussi pour elle d’être sur un marché dynamique, dans un contexte mondial de concentration dans les grandes métropoles. La question se pose d’ailleurs dans toutes nos enseignes de savoir si nous sommes assez forts dans les métropoles ! Point.P TP l’est assurément.

Y aura-t-il d’autres cessions chez SGDB France ?

P.R. : Notre réflexion était engagée depuis longtemps, Transform & Grow a été l’occasion de passer à l’acte. Nous avons engagé le projet de cession de DMTP, les décisions s’arrêtent là.

Quel est le calendrier ?

P.R. : A ce stade, nous étudions le processus de cession. Dans ce schéma très structuré, nous avons consulté les instances représentatives du personnel (IRP). La cession se passera dans l’année.

Au-delà de Point.P TP, la distribution professionnelle donne en ce moment le sentiment de connaître une phase de rentabilité moindre. Qu’est-ce qui s’est passé pour que la distribution soit moins motrice qu’elle le fut il y a dix ou quinze ans, notamment dans les groupes présents dans l’industrie et la distribution ?

P.R. : Nous investissons beaucoup dans la logistique, l’informatique et le digital, de sorte que nous apportons sur le marché des solutions qui nourrissent notre croissance. Beaucoup de négoces de petite taille sont devant un mur d’investissement sur ces trois points, et il faut pour cela une rentabilité élevée. La nôtre nous le permet, mais tous les acteurs ne le peuvent pas nécessairement.

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