Opération déminage pour l’association Propellet qui, en ce début d’année, a souhaité rassurer les consommateurs sur le chauffage au granulé de bois après le « tsunami des derniers mois », selon les mots mêmes employés par Aymeric de Galembert, co-président de la commission Chauffage au bois domestique au SER. L’année 2022 fut en effet très chahutée avec un doublement entre janvier et septembre du prix des granulés, combustible jusque-là réputé pour sa très faible volatilité. En cause, la hausse du coût de production (matières premières et électricité notamment) et une augmentation des importations (+ 40 % ; sachant que celles-ci représentent 15 % des approvisionnements), achetées trois fois le prix 2021. Dans ce contexte, la moitié des consommateurs ont anticipé leur achat de granulé et ainsi créé une « sensation de pénurie », a rappelé Eric Vial, délégué général de Propellet. Mais « dans cette situation très tendue, la filière française a su réagir pour assurer du granulé à chacun ». Et si l’année 2022 fut compliquée, elle s’est aussi soldée par une forte croissance du chauffage au granulé : + 17 %, soit 250 000 foyers supplémentaires ayant choisi de se chauffer avec cette énergie. Les ventes de poêles ont augmenté de 16 % (soit 210 000 unités vendues) et de 20 % pour les chaudières (38 000 unités). En 15 ans, le nombre de foyers se chauffant au granulé a ainsi été multiplié par 28. Il s’élève aujourd’hui à 1,7 million, contre 12 millions pour le gaz, 5,5 millions pour l’électricité et 3,6 millions pour le fioul. A noter également, une hausse du prix des équipements au cours des derniers mois. Yann Denance, président de Propellet et directeur d’Inovalp (fabricant de poêles à granulés) a ainsi signalé une hausse de ses poêles de 5 à 8 % en deux ans.
400 euros la tonne
A l’avenir, la filière granulé nourrit toujours de grandes ambitions, rappelant que l’objectif de la PPE pour la biomasse solide s’élève de 10,2 à 11,3 millions de logements à horizon 2028. Tous les feux semblent désormais revenus au vert à en croire Propellet que les résultats d’une enquête commandée à Viavoice en janvier ont d’ailleurs de quoi réjouir, avec 78 % de taux de satisfaction moyen pour les utilisateurs de cette énergie. En ce début d’année, les délais de livraison des appareils à granulés ont retrouvé leur niveau d’avant 2022. Par ailleurs, les prix du granulé refluent depuis décembre et le granulé est à nouveau disponible partout en France depuis novembre. L’extension des capacités de production va se poursuivre et trois nouvelles usines sont annoncées en 2023 qui augmenteront la capacité de 250 000 tonnes.
Le prix du granulé est désormais retombé à environ 400 euros la tonne, soit environ 6 euros le sac. Ce prix repassé sous les 8 € amorce un retour à la normal, malgré encore des fortes disparités observées sur le territoire. Le prix ne devrait cependant pas retrouver les niveaux d’avant la crise (4 à 4,5 euros le sac), du fait notamment du coût de production plus élevé. Mais le chauffage au granulé reste compétitif face aux autres énergies. Seule inconnu, reconnaît Propellet, le flou quant au niveau de stock du marché.