A peine Emmanuel Macron avait-il évoqué, au détour d’une vidéo youtube le 27 novembre dernier, son ambition de voir émerger des RER dans 10 métropoles françaises que déjà les questions ont commencé à fuser. Quand ? Combien ? Et comment ? Si le flou demeure concernant le calendrier et le financement de tels projets, celui portant sur la nature des chantiers semble moins épais.
Aujourd’hui,les entreprises de travaux ferroviaires s’accordent pour anticiper une majorité d’interventions et d’adaptations sur le réseau existant. Pour autant, difficile d’établir un cahier des charges précis des opérations à mener, tant elles sont conditionnées à l’organisation de l’infrastructure ferroviaire locale et aux modèles de matériels roulant qui seront sélectionnés.
Un vaste éventail de travaux en perspectives
« Ici, vous pouvez avoir des lignes TGV qui imposent des doublements de voies. Là, des gabarits de quais à revoir ou des équipements caténaires à remanier », résume le président du syndicat des entrepreneurs de travaux de voies ferrées de France (SETVF), Philippe Bernard.
Le sur-mesure s’impose donc, mais le volume et la variété des travaux potentiels n’est pas négligeable. En témoigne le projet bordelais qui vise à concevoir un réseau express régional connecté à la future ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse du Grand Projet du Sud-Ouest (ou GPSO). « Dans ce cas, il y a une partie de réutilisation des voies existantes, de la signalisation, de la caténaires, des réaménagements de quais et des portions de création », liste Philippe Bernard.
Des études qui restent à détailler
Reste que « les études détaillées, et qui concrétisent la manière dont on va mettre en place ces infrastructures, sont encore rares dans les métropoles, poursuit l’élu. Bien sûr, il y a le projet lyonnais d'Etoile Ferroviaire où les choses avancent avec des investissements associés, mais nous n’avons pas encore de précisions sur ce qui va être fait en termes de travaux. A mon sens, d’un point de vue général, la maturité des projets n’est pas encore complète ». Une certitude néanmoins : les enjeux en termes de moyens logistiques, matériels et humains s’annoncent très importants.
Pas de quoi effrayer, les entreprises de travaux qui attendent désormais une trajectoire claire et solide sur ce sujet des RER métropolitains, mais pas seulement. « Ce type de travaux ne réclament pas d'imaginer d’immenses trains travaux, comme c’est le cas pour la régénération par suites-rapides par exemple. Il s’agit plutôt de mobiliser des engins standards tels que des pelles rail-routes ou des bourreuses, précise Philippe Bernard avant de conclure : « Par contre, il nous faut de la visibilité pour former et recruter en conséquence car les objectifs ne manquent pas dans le ferroviaire entre le GPSO, la ligne LNPCA [Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur, NDLR]... Il me semble maintenant nécessaire d'arrêter un calendrier et de fixer les priorités pour nous permettre de piloter nos activités, sans craindre les coups d’arrêt, et ainsi répondre à la demande de développement de moyens ferroviaires ».