Effet calendaire défavorable, mauvaises conditions météorologiques, environnement économique dégradé : les raisons imputées à la baisse de 3,8% du chiffre d’affaires de Saint-Gobain (20,77 Md€, à périmètre et taux de change comparables) énoncés à la publication des résultats du second semestre ne manquent pas. Elles concernent toutefois avant tout les marchés européens, puisqu’aux Etats-Unis et dans les pays émergents, les autres pôles du groupe bénéficient globalement d’un retour à la croissance. En revanche, la France et ses voisins d’Europe occidentale affichent un recul de leur chiffre d’affaires, à données comparables, de respectivement 6,3% et 4,8% toutes activités confondues. La faute à un premier trimestre très difficile que ne compense pas la résistance des prix de vente. Au deuxième trimestre, alors que le ralentissement, bien que plus modéré, a continué à concerner les pays d’Europe du Sud, le Benelux et dans une moindre mesure la France, l’Allemagne et la Scandinavie se sont stabilisées et le Royaume-Uni est reparti à la hausse. Bilan : une marge d’exploitation qui reflue de 4,9% en France, et de 3,1% dans les autres pays d’Europe occidentale.
Par pôles d’activité
Si l’ensemble des pôles est en baisse, c’est donc avant tout sous l’effet du tassement des ventes en Europe Occidentale. Au sein du Pôle Produits pour la Construction qui a baissé de 1,7 %, l’Aménagement Intérieur a réalisé une légère croissance à +1% grâce aux Etats-Unis, à la dynamique des pays émergents et la stabilisation en Europe. En revanche, l’Aménagement Extérieur accuse un retrait de 4,1 % sous l’effet conjugué des ventes en baisse aux Etats-Unis, d’un marché de la Canalisation toujours en panne, et des Mortiers Industriels au ralenti sur l’Europe.
Du mieux et des bas dans la Distribution
Le Pôle Distribution Bâtiment reste également en recul global à -4,6% mais a bénéficié sur certains pays de nettes améliorations sur le deuxième trimestre, avec notamment un net rebond au Royaume-Uni, une accélération de la croissance au Brésil et une stabilisation en Scandinavie. En France, l’activité continue à montrer une assez bonne résistance dans un environnement économique difficile, «qui témoigne de la poursuite de gains de parts de marché». De façon générale, les prix de vente sont restés bien orientés permettant à la marge d'exploitation de ressortir à 2,4% contre 3,9% au 1er semestre 2012, principalement en raison de la forte baisse des volumes au 1er trimestre.
L’efficacité énergétique seul moteur pour l'Europe
Dans ce contexte général, quelles sont les perspectives et les objectifs pour 2013 ? Pour les prochains trimestres, le groupe table sur une amélioration progressive de son activité, notamment en Amérique du Nord, en Asie et dans les pays émergents. En Europe occidentale, « les marchés de la construction devraient rester globalement difficiles mais avec de fortes disparités d’un pays à l’autre », analyse Pierre-André de Chalendar, qui voit dans les mesures réglementaires en faveur d’une plus grande efficacité énergétique dans l’habitat (neuf et existant) un soutien efficace à la demande, permettant au groupe de « surperformer ses marchés sous-jacents ». Toutefois, le plan d’actions, toujours fondé sur la prudence, maintient les objectifs d’augmentation des prix de vente et de réalisation du programme d’économies de coûts.
