Jusqu'à présent, le seul moyen de lutte efficace contre les termites était d'installer une barrière chimique : un bâtiment était perforé par une multitude de trous afin d'injecter des insecticides en grande quantité. Une méthode coûteuse, peu respectueuse de l'environnement, et partiellement efficace. Une nouvelle technique américaine permet d'espérer d'autres résultats.
Un programme de 5 millions de francs à Bourges
Le laboratoire Dow Agro Sciences a mis au point l'hexaflumuron, qui bloque la mue des termites et provoque donc leur disparition. Le traitement repose sur le mélange de cette substance chimique avec de la cellulose, nourriture des termites, dans un appât enterré à quelques centimètres dans le sol. La ville de Bourges a décidé de tester l'efficacité de cette technique dans une zone de 5 ha touchée par les termites depuis près de trente ans (voir aussi en page région Centre). La réussite du procédé Sentri Tech, mis en oeuvre par des traiteurs agréés par Dow Agro-Sciences, repose sur un quadrillage fin et précis de la zone à traiter. A Bourges, il a fallu ainsi installer plus de 2 000 appâts dans le sol, soit un tous les 5 m. Ces appâts sont régulièrement contrôlés par un agent qui lit un code barres avant de transmettre les données au siège du laboratoire à Paris, qui établit les dosages et le suivi technique.
Outre son efficacité radicale, ce procédé se veut aussi respectueux de l'environnement, grâce à une molécule non soluble. De plus, comme elle n'agit que sur les mues, il n'y a pas de conséquence sur les animaux vertébrés. Mais cette technique - qui a déjà été mise en oeuvre au pied des arbres de l'avenue des Ternes, à Paris - agit efficacement sur des zones bien délimitées. Dans les régions touchées de façon chronique, un tel traitement demeure très coûteux : à Bourges, il s'est chiffré à 5 millions de francs.
PHOTO : Des appâts sont enterrés tous les 5 m. Ils contiennent de l'hexaflumuron, qui bloque la mue des termites.