« La filière du chauffage à eau chaude se réjouit de la tenue du débat national sur la transition énergétique et a de nombreux atouts techniques et économiques à y faire valoir » : tel est en substance le message que l’on retient à l’issue de la conférence organisée le 2 juillet par l’association Energie et Avenir sur l’impact de la réglementation thermique dans la transition énergétique. Parmi ces atouts, François Frisquet, vice-président d’Uniclima (Syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques), met en avant l’amélioration continue de la performance des équipements de chauffage (passage des chaudières basse température aux chaudières à condensation par exemple), mais aussi l’utilisation croissante des énergies renouvelables dans les systèmes ainsi que la tendance au fonctionnement « multi-énergies ». Et de citer les chaudières hybrides (gaz ou fioul) associées à des pompes à chaleur, ou encore les couplages gaz/solaire thermique. Concernant le bilan énergétique des bâtiments, Jean-Christophe Visier, directeur du département Energie Santé Environnement du CSTB, présent à cette conférence en tant qu’expert, estime qu’il faudra à l’avenir le faire non seulement de façon globale, sur l’année, mais aussi en pondérant les kWh en fonction de la disponibilité de l’énergie, autrement dit en tenant compte des éventuels reports de consommation des périodes où l’énergie est rare vers celle où elle est plus abondante. En offrant la possibilité de changer facilement d’énergie au gré des circonstances, les systèmes multi-énergies à eau chaude ont à cet égard l’avantage d'entrer parfaitement dans le "moule". Reste toutefois la question du coût de ces systèmes, de fait plus élevé que celui des équipements basiques. Un problème de taille à l’heure où « les clients achètent ce qu’il y a de moins cher », regrette Jean-Paul Ouin, délégué général d’Uniclima.
Rénovation énergétique par étapes
« Pour faire baisser les coûts, les industriels doivent avoir de la visibilité pour leurs usines et ne pas être à la merci de brusques changements réglementaires ou fiscaux », insiste François Frisquet. Un point mentionné dans le document « Accompagner la transition énergétique, les propositions d’Energie et Avenir », que l’association vient de publier. Dans ce document, la filière du chauffage à eau chaude réclame par ailleurs un avantage fiscal préférentiel pour le bouquet de travaux « Changement de l’équipement de chauffage et isolation de la toiture », le plus rentable selon elle. L’association se base notamment sur le rapport interministériel pour le comité d’évaluation des dépenses fiscales d’avril 2011, rapport qui chiffre à 4 100 GWh les économies d’énergie réalisées en 2009 grâce l’installation de 184 000 équipements de chauffage performants, alors que l’isolation des fenêtres et des murs, qui a totalisé plus de 7 millions d’installations aidées la même année, n’aurait engendré respectivement que 1 500 et 1 000 GWh d’économies. L’association soutient également le principe d’une rénovation en plusieurs étapes plutôt qu’en une seule, afin d'assurer « un temps de retour sur investissement court et ainsi favoriser à terme une rénovation globale du parc privé. »