Travaux publics : comment l’Allemagne veut accélérer ses investissements

Le pays va fortement investir dans ses infrastructures dans les années à venir, annonce un rapport ministériel, qui table sur une hausse de 5%. Une dynamique qui se retrouve aussi dans les pays de l’est.

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Vinci avait signé mi-avril un PPP pour la modernisation, l'élargissement et l'exploitation d'une section de l'autoroute A7, dans le nord de l'Allemagne. Un contrat à 1 Md€ entré en vigueur le 1er mai pour une durée de 30 ans.

L’Allemagne exporte toujours aussi bien, mais le pays semble aussi décidé à réinvestir dans ses infrastructures ces prochaines années, selon un rapport du ministère des Finances, paru fin mai.

En fait, la dynamique est déjà là, mais elle devrait prendre de l’ampleur. Après avoir augmenté en moyenne de 3,8% par an entre 2005 et 2016, les investissements publics -de l'Etat, des Etats régionaux et des communes- devraient progresser « d'environ 5% dans les années à venir » jusqu'à 2021 selon le document, qui évoque un « boom » à venir dans ce domaine.

« Les nouvelles commandes dans le bâtiment et les travaux publics, infrastructures routières comprises, évoluent à un niveau qui n'a pas été vu depuis le début du XXIe siècle, indique le ministère. Les nouvelles commandes dans la construction routière sont même inédites depuis la Réunification allemande » du début des années 1990, ajoute-t-il.

« Peu de pays montrent une dynamique d’investissements plus forte que celle de l’Allemagne »

Si les dépenses publiques en Allemagne ont donc progressé de 3,8% par an en moyenne entre 2005 et 2016 -notamment dans l'accueil aux réfugiés, les crèches ou autres infrastructures-, elles n'ont augmenté que de 0,6% en France sur la même période, et ont même baissé en Espagne et en Italie, selon les chiffres présentés dans le rapport.

« Il n'y a que très peu de pays qui montrent une dynamique d’investissements plus forte que celle de l'Allemagne », et ils sont tous d'Europe de l'Est (Slovaquie, Lituanie, Lettonie et Estonie), souligne le ministère, qui beau jeu de souligner que « le reproche souvent formulé selon lequel l'Allemagne assainit son budget au dépend de ses investissements publics n'est donc pas fondé », selon lui.

Allègements fiscaux en vue ?

Le grand argentier allemand, Wolfgang Schäuble, adepte de l'orthodoxie budgétaire, a évoqué de possibles allègements fiscaux, mais seulement après les élections générales prévues à l'automne et si le parti conservateur d'Angela Merkel l'emporte de nouveau.

Pour financer ses infrastructures routières et autoroutières, l'Allemagne disposait toutefois d'un sacré joker dans sa manche : elles étaient gratuites pour les usagers. Plus pour longtemps : à partir de 2018, les Allemands devront payer pour les emprunter, en s’acquittant de l’achat d’une vignette, sur le modèle de ce qui fait en Suisse ou en Autriche.

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