La transition énergétique ouvrira une page nouvelle dans l’histoire des paysages, à condition que ses acteurs sachent s’en saisir : ce pari guide les créateurs de la chaire universitaire qui se réunissent le 7 avril à l’Ecole nationale supérieure du paysage (ENSP) de Versailles. Sur le thème « paysage et énergie », cette entité accueillera 20 à 30 élèves à partir de la rentrée prochaine. Vincent Piveteau, directeur de l’ENSP, présente le projet en ces termes : « L’ère du pétrole a coïncidé avec des paysages subis. Même si des motifs écologiquement plus vertueux président à l’ère de l’après-pétrole, cela ne suffira peut-être pas à changer la donne. Utilisons la dynamique de projets qui accompagne ce changement pour en faire un ressort de la transition énergétique ! ».
Carrefour pluridisciplinaire
Cette analyse a convaincu la ministre de l’Ecologie : Ségolène Royal l’a réaffirmé dans sa récente interview à Paysage Actualités. Le groupe EDF s’associe à l’initiative, à travers ERDF et RTE, ses filiales spécialisées dans le transport. Ce parrainage souligne le défi paysager posé par la raréfaction des énergies fossile : comment intégrer le transport et le stockage de l’électricité dans les territoires, sans renforcer la banalisation des paysages ? Les réponses appellent des recherches pluridisciplinaires associant les sciences humaines et les techniques de l’ingénieur, avec la participation des populations : une occasion rêvée, pour les concepteurs paysagistes, de démontrer leur capacité de synthèse et de médiation.