Aménagement de la presqu'île de Caen, les trois finalistes en images
Aline Gillette et Pascal Rotier
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Un périmètre de réflexion étendu de 300 à 600 hectares Suite aux propositions des trois équipes, le périmètre initial de réflexion, qui portait sur 300 hectares (en rouge) surtout centrés sur la ville de Caen, a été étendu (en jaune) à 600 hectares. Il englobe désormais le centre reconstruit à l’ouest et d’importants gisements fonciers sur Mondeville et Hérouville-Saint-Clair, dont le port d’Hérouville au nord-est.
MVRDV: Identifier le foncier mutable et les potentiels paysagers Pour identifier les espaces mutables sur la presqu’île, l’équipe de l’agence MVRDV a procédé par retraits successifs, en retirant d’abord les projets lancés, le tissu urbain existant, le patrimoine à conserver, les industries non délocalisables, les réseaux (1). Est retiré également le paysage (micro-patrimoine nature développée entre les anciens rails, la dalle, etc.) qui en tant que qualité première du site, doit être préservé (2). La dernière étape est de repérer les «paysages potentiels»: tous ces lieux non constructibles, où peuvent néanmoins s’installer des paysages spécifiques: une forêt sur la zone Seveso, des tournesols sous les lignes à haute tension, des jardins sur les sites pollués etc. (3). On obtient ainsi une photographie en creux des espaces mutables.
MVRDV: La technique des «offsets» pour une évolution progressive du site La méthode proposée par MVRDV et qui a retenu l’attention est celle du «offset». Référence à une commande du logiciel AutoCAD, le terme désigne ici une bande de 5 à 10 m dessinée autour des bâtiments ou terrains appelés à muter (1). Elle se matérialise par des haies ou cheminements, qui, raccordés, forment un réseau de circulations délimitant en creux les futures zones d’intervention. Cette stratégie permet de démarrer l’évolution du site, par morceaux, en attendant la libération d’autres parcelles. D’ici là, les bâtiments cernés de «offset» peuvent être investis (pépinières temporaires, jardins, voir 2). A mesure des libérations foncières, de nouveaux projets remplacent enfin les espaces délimités (3). La méthode est illustrée ici au niveau du Nouveau bassin.
MVRDV: Des gradins monumentaux sur le Bassin Saint-Pierre Comme exemple d’intervention à proximité du centre reconstruit de Caen, MVRDV propose un immeuble en gradins surplombant le bassin Saint-pierre, et une requalification des quais qui servent pour le moment de parkings à ciel ouvert.
MVRDV: Des «palais» le long de la rive nord du Canal Dans l’idée de laisser la presqu’île relativement libre de constructions pour préserver sa qualité paysagère, MVRDV propose de densifier ses flancs (rive sud de l’Orne ou rive nord du Canal), comme ici avec de grands blocs de logements en R+4 sur la rive nord du canal, à la manière de villas palladiennes. Dans la même logique, plus de 2000 logements sont proposés autour de la gare de Caen; le site du CHU fait l’objet d’un «béguinage urbain» et le centre-ville est densifié.
MVRDV: Une passerelle piétonne suspendue au viaduc de Calix Avec le paysage et la programmation urbaine, les mobilités forment selon MVRDV l’une des trois «mosaïques» de la presqu’île, qu’il convient de faire évoluer collectivement. Pour développer les mobilités, MVRDV veut réemployer l’existant. Comme en suspendant une simple passerelle piétonne au viaduc routier de Calix, afin de faciliter la traversée de la presqu’île, ou en activant les circulations fluviales sur le canal.
L’AUC: Une boucle de transports pour relier Caen aux villes voisines La consultation a été pour l’AUC l’occasion de réfléchir à l’identité de Caen à l’échelle métropolitaine. Plutôt que de se positionner dans le giron du Grand Paris, l’équipe encourage un rayonnement à l’échelle de la Basse-Normandie, qui pourrait se matérialiser par une boucle de transports reliant Caen à Ouistreham, Deauville et Lisieux, en passant par Cabourg.
L’AUC: «A chaque projet sur la presqu’île, un projet en dehors» Afin de ne pas concurrencer la ville déjà constituée, l’AUC a sans cesse rappelé l’importance de déclencher des projets en plusieurs endroits en même temps, y compris en dehors de la presqu’île. Sur ce dessin, on voit ainsi autant de propositions sur la presqu’île géographique que sur le centre reconstruit et l’hippodrome à l’ouest, le centre historique au nord-ouest, le site du CHU rive nord et sur la gare au sud.
L’AUC: Vers une nouvelle urbanité L’enjeu du projet selon l’AUC est d’affirmer Caen en tant que «petite métropole habitante» et de redonner envie aux Caennais d’habiter en ville. Pour cela, une «nouvelle urbanité» est proposée, avec des espaces publics XXL, des mobilités douces et différents types d’habitat. Ici, entre le Nouveau bassin et le Charbon Bas, on peut se loger le long du canal en relation directe avec l’eau, avoir accès à des jardins, se déplacer en bateau, investir d’anciens bâtiments industriels, etc.
L’AUC: Six exemples d’habitat sur la presqu’île Cette proposition centrée sur l’habitat se décline en des typologies innovantes. De gauche à droite et de haut en bas. Le «Nouveau bassin», centre névralgique avec sa marina, son centre des congrès et une méga-piscine flottante, offre un habitat dense le long du canal. Dans le «Charbon bas», des canaux sont creusés pour amener les logements près de l’eau. Un front bâti bas et des jardins donnent le sentiment d’une vie à la campagne. Le «Pont habité», avec ses logements posés sur l’Orne, devrait satisfaire les nomades à la recherche d’un habitat atypique. Au «Charbon», l’ancienne activité de charbonnage est commémorée par un «jardin noir», autour duquel s’enroulent des bâtiments en hauteur (logements, hôtel). Sur la pointe presqu’île, un parc et des résidences complètent les équipements. La «Rive du canal» explore enfin la possibilité d’habiter sur péniche.
François Leclercq: Ouvrir Caen vers la mer L’équipe de François Leclercq a d’emblée envisagé le projet comme une possibilité d’ouvrir Caen vers la mer. Même si le centre-ville n’en est distant que de 14 km, l’identité maritime est en effet physiquement et symboliquement peu présente.
François Leclercq: Tisser des liens grâce aux réseaux Cette démarche se matérialise par de nouveaux réseaux de transports: une ligne en site propre entre des sites emblématiques; une «ligne des côtes» sur les traces de l’ancienne ligne ferroviaire qui reliait Caen à Deauville; diverses mobilités sur l’eau, etc. Ces réseaux forment ensemble les «chemins de la mer». L’équipe a aussi proposé une multiplicité de circulations douces autour de la faune, de la flore et du patrimoine industriel. (Delphine)
Equipe François Leclercq: Vivre et se divertir le long de l’avenue de la mer En complément de ces parcours, une «avenue de la mer» s’installe le long de la départementale, faisant la part belle aux mobilités douces (voir la réutilisation du rail en vélo-rail en bas à gauche). Elle est ponctuée par une série de «marqueurs», comme le bassin des événements (en haut), un cluster nautique, etc. Elle accueille aussi plusieurs quartiers profitant de la proximité avec l’eau, comme en bas à droite les darses de Mondeville.
François Leclercq: Un «Caenhattan» dense et animé La pointe ouest de la presqu’île est imaginée avec l’architecte belge Julien de Smets en «Caenhattan», un quartier animé 24/24h, où s’expérimentent la mixité des usages et l’audace architecturale. Les équipements majeurs y cohabitent avec des logements, dont les toitures végétalisées accessibles forment un parc en réseau.
Découvrez le témoignage de Sandrine Porterie qui nous partage son parcours au sein du Groupe et nous plonge au cœur de l’agence d’Aix-en-Provence qu’elle dirige aujourd’hui.