Interview

"90 % de nos effectifs seront au chômage partiel à partir du 27 mars", Patrick Vandromme, P-DG d'Hexaom

Patrick Vandromme, P-DG d'Hexaom, un des leaders de la construction de maisons, analyse les conséquences de la crise du coronavirus à court et moyen terme. Interview.

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Patrick Vandromme
Patrick Vandromme, Pdg d'Hexaom

Quel est l’impact de la crise sanitaire du covid-19 sur les activités opérationnelles d’Hexaom  ?

Nous ne recevons plus de public depuis lundi 16 mars. Pour l’instant, nos commerciaux restent malgré tout disponibles dans leurs bureaux ou à leur domicile pour terminer les dossiers en cours. Même chose pour les bureaux d’études qui vont continuer à travailler quelque temps sur des permis de construire, des plans, des métrés. Quant aux conducteurs de travaux, leur activité devrait se terminer dans les jours à venir, avec l’arrêt des livraisons des distributeurs. Environ 90 % de nos effectifs sera au chômage partiel à partir du 27 mars.

Le groupe tablait sur un chiffre d'affaires prévisionnel d'un milliard d'euros en 2020. Cela est-il encore envisageable ? 

Nous avions effectivement prévu d’approcher le milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2020, de chiffre d’affaires en 2020 grâce au carnet de commandes engrangé en 2019 dans tous les secteurs, maisons, rénovation et promotion avec ses premiers chantiers. Les deux premiers mois de l’année ont été bons. Nous avons enregistré une croissance de 9 % des prises de commandes en valeur. Tout partait bien mais la machine s’est arrêtée. 

Au mois d’avril, j’ai l’impression que l’on va faire un mois très creux, voire proche de zéro. Nous ferons un point en fin de semaine pour établir un nouveau budget. Nous pourrions perdre, cette année, l’équivalent d’un mois de chiffre d’affaires, c’est-à-dire autour de 100 M€. Mais dès que le confinement sera terminé, on repartira vite. Ce que l’on n’a pas vendu, on le revendra d’ici la fin de l’année si, toutefois, le moral des gens n’est pas trop atteint.

Avez-vous déjà connu une telle situation ?

J’ai 70 ans. J’ai connu et géré bien des crises mais, ça, jamais. En 2008, nous avions enregistré une baisse de 20 % de notre chiffre d’affaires. Mais là, nous sommes confrontés à un arrêt total de l’activité pour une durée indéterminée.

Etes-vous inquiet ?

Nous restons bien sûr très attentifs à cette situation inédite mais nous restons sereins. Toute la profession est dans le même bain. Nous avons la chance d’être le leader, d’avoir une trésorerie active de 130 M€ et un résultat opérationnel de 27 M€. Nous sommes prêts à rebondir. C’est difficile pour nous mais ce le sera encore plus pour beaucoup.

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