Accusations de travail forcé au Qatar: Vinci riposte

L'enquête préliminaire visant Vinci avait été classée sans suite en février. Le groupe demande désormais 1 euro à Sherpa pour diffamation, au lieu de 350 000 € initialement.

Vinci logo
La plainte de l'ONG contre Vinci avait été classée sans suite en février, mais le groupe de BTP estime avoir été diffamé.

Un symbole, ça compte. Le groupe Vinci demande désormais 1 euro symbolique et non plus 350 000 euros dans le cadre de sa plainte en diffamation contre l'association Sherpa, qui l'accuse de "travail forcé" sur les chantiers du Mondial 2022 au Qatar, a-t-on appris ce jeudi 11 octobre de sources concordantes.

L'ONG, qui s'est fixée pour but de défendre les populations victimes des crimes économiques, avait déposé, en mars 2015 en France, une plainte contre Vinci Construction Grands Projets et sa filiale au Qatar pour "travail forcé", "réduction en servitude" et "recel" sur les chantiers du Mondial. En février 2018, l'enquête préliminaire visant Vinci a été classée sans suite. Mais, fin septembre 2018, l'ONG a déposé une plainte avec constitution de partie civile, ce qui devrait entraîner l'ouverture d'une instruction.  

Riposte judiciaire

Face aux accusations de Sherpa, Vinci avait déposé plainte pour diffamation. Cette procédure s'inscrit dans le cadre de la riposte judiciaire déclenchée par Vinci contre Sherpa après sa plainte de mars 2015. La major du BTP a déjà poursuivi l'association pour atteinte à la présomption d'innocence, en référé (procédure d'urgence) puis au fond, mais ces deux procédures ont échoué.

"Vinci ne demande plus que 1 euro symbolique de dommages et intérêts dans le cadre de sa plainte en diffamation, et non plus 350 000 euros initialement réclamés à Sherpa et à deux de ses salariées", s'est félicité l'ONG, dans un communiqué.

"Les directeurs de Vinci ont décidé de dépolluer le débat »

Après la plainte déposée en mars 2015, "Vinci avait initié une série de poursuites-bâillons contre l'association", écrit Sherpa. "Ces poursuites stratégiques visent à faire pression, fragiliser financièrement et isoler tout journaliste, lanceur d'alerte ou organisation qui mettrait en lumière les activités et pratiques néfastes de géants économiques", poursuit l'ONG.

L'avocat de Vinci, Jean-Pierre Versini-Campinchi, a confirmé à l'AFP que le groupe de BTP et concessions demandait 1 euro symbolique à Sherpa. "La direction de Vinci a constaté que les ONG polluent le débat en disant qu'elles sont victimes d'action de « bâillonage », qu'on leur demande des sommes extravagantes pour les étrangler", a-t-il déclaré.

"Les directeurs de Vinci ont décidé de dépolluer le débat en considérant qu'ils n'avaient aucune chance de récupérer un centime contre cette ONG qui est complètement insolvable", a poursuivi l'avocat, qui entend aller "jusqu'au bout". "Ces gens-là nous ont calomniés et diffamés et on ne va pas s'arrêter là". La date du procès en diffamation n'est pas encore fixée.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Construction et talents
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires