A Saint-Laurent-du-Var, le centre commercial Cap 3000 occupe face à la mer et en bordure du fleuve Var un emplacement stratégique, avec, à proximité, l’aéroport de Nice, plusieurs centres urbains et au total une zone de chalandise de plus de 1 million d’habitants sur la Côte d’Azur. Conçu et réalisé par les Nouvelles Galeries à la fin des années 60, il a été racheté en 2010 par un groupement Altarea, ABP et Predica et Altarea-Cogedim (qui détient à présent plus de 60% de cet actif) s’apprête à engager, avec toutes les autorisations obtenues (Cdac et permis… sans recours) un projet de restructuration-extension de grande ampleur, chiffré au total à 400 millions d’euros.

Enjeu : faire passer la fréquentation de ce centre commercial, qui est déjà parmi les plus rentables de France au m², de 10 millions à 14 millions de visiteurs en portant sa surface de 85 000 m² à 135 000 m² et en créant 2000 places de parking supplémentaires.
Façades ondulantes
Pour concevoir ce projet, Altarea-Cogedim a fait appel à Mark Wilson, architecte et directeur exécutif de Groupe 6 (reconversion de la caserne de Bonne à Grenoble), Jouin Manku, architecte d’intérieur et au paysagiste Michel Péna. « Ce centre actuellement est caractéristique des années 60 avec un grand bâtiment rectangulaire entouré de parkings. Notre projet consiste à le reconnecter à la ville et à la mer en construisant tout autour et à faire disparaître totalement le stationnement extérieur » explique Mark Wilson.

Aux murs extérieurs sans âme actuels vont être substituées de nouvelles façades ondulantes, évocatrices des méandres du fleuve tout proche. Fortement transparentes au sud et à l’ouest, prolongées par des terrasses panoramiques face à la mer, elles seront protégées de l’ensoleillement par un ruban de verre et d’aluminium émaillés. En toiture, seront privilégiés les apports de lumière par des verrières qui par leur forme contribueront également à la ventilation passive du projet, c’est-à-dire en limitant les apports solaire direct. Avec une rénovation complète des équipements techniques, l’utilisation des énergies renouvelables (géothermie, photovoltaïque), ce centre modernisé vise une certification Breeam, niveau excellent sur la partie extension (RT 2012 -30%).
Hypothèse de crues millénaires
Le long du fleuve Var la mesure la plus spectaculaire va consister en la création d’un chenal de 400 m de long environ pour protéger le site des inondations et évacuer les eaux de surverse d’éventuelles crues exceptionnelles du Var. Dans ce secteur soumis à un PPRI, le dimensionnement de cet ouvrage s’est fait sur la base d’une crue millénaire avec un débit retenu de 5000 m3/s ! Cette façade le long du Var sera également végétalisée. Pour répondre au gros défi de l’amélioration de la desserte routière et au surcroit de fréquentation attendu, un « Projet Urbain Partenarial » a été passé entre la Métropole Nice Côte d’Azur et l’aménageur. Réalisés sous maîtrise d’ouvrage de la Métropole, ces travaux routiers vont représenter 17,4 millions d’euros TTC (13 millions pris en charge par l’aménageur, 4,4 millions par la Métropole), étalés entre fin 2015 et 2018.
Les travaux de réhabilitation et d’extension dans un centre toujours en fonctionnement vont s’étaler de 2015 à 2018. Sur un budget global de 400 millions du projet, ils vont représenter plus de 200 millions d’euros. La première phase, qui a été attribuée à Vinci Construction en entreprise générale, va porter sur la surélévation des parkings nord (5 niveaux pour atteindre 3800 places), l’ouvrage de protection le long du Var, une nouvelle voie d’accès sud et la restructuration du centre commercial existant. La livraison de cette première phase est prévue début 2016. Suivra l’extension sud avec 1000 places de parking en souterrain, un marché qui n’a pas encore été lancé. Livraison de cette deuxième phase prévue en 2018.