Le tribunal administratif a annulé 31 des 68 permis de construire accordés par le préfet du Pas de Calais pour la construction du plus grand site éolien de France dans le secteur de Fruges.
Neuf d'entre eux ont été jugés trop proches du parc de 25 éoliennes de Fauquemberg. La protection du paysage est en effet un véritable enjeu alors que les projets se multiplient. Le Pas-de-Calais compte 35 éoliennes (soit 45 mégawatts)sur son terroire. Le préfet a signé les permis de construire de 89 autres (soit 175 mégawatts) dont les 31 qui viennent d'être annulés. Les services de l'état instruisent maintenant les demandes de permis de construire de 172 éoliennes (soit 343,4 mégawatts). Et d'autres projets en gestation représentent environ 400 mégawatts. Les pouvoirs publics sont préoccupés du manque de coordination et de planification. Une prolifération d'éoliennes "peut modifier radicalement l'image de toute une région" reconnait Philippe Allard à la DDE.
La DDE a donc confié une mission au cabinet d'audit Ernst&Young. "Nous leur avons demandé de recueillir le point de vue des principaux acteurs (élus, entreprises, associations) sur les mécanismes d'harmonisation du développement éolien" explique Philippe Allard "le cabinet d'audit doit bâtir différents scénarios pour que les acteurs aboutissent ensemble à des orientations fortes". N'étant pas le seul gestionnaire du territoire le préfet doit jouer la concertation. Ernst & Young organisera un forum le 29 avril prochain.
L'Etat souhaite disposer d'une véritable aide à la décision pour déterminer comment accueillir des éoliennes à l'échelle du département. Le cabinet devra proposer des outils de régulation, de programmation voir de planification avec une dimension prospective dans le temps et l'espace.
Cela pourrait déboucher sur une charte contractuelle qui serait prise en compte dans les documents d'urbanisme (SCOT ou PLU), avec peut être un objectif de puissance. "L'état qui a déjà de nombreux éléments comme le schéma éolien de 2003 y verra-t-il vraiment plus clair "s'interroge néanmoins François Paul du bureau d'études Espace Eolien Développement.
Alix de Vogüé