C’était l’un des enjeux du congrès HLM : recréer une relation de confiance avec le gouvernement. Le ministre du Logement Julien Denormandie y a largement œuvré en parcourant durant les trois jours d’ouverture les allées du congrès.
« Vous êtes un acteur du logement social », a lancé au ministre, Jean-Louis Dumont, président de l’Union social pour l’habitat (USH), mercredi 25 septembre, en ouverture du cocktail de la Caisse des Dépôts. Si la relation avec le gouvernement est désormais apaisée, « elle reste exigeante », prévient Marianne Louis, directrice générale de l’USH.
Le Premier ministre Edouard Philippe devait clôturer les débats ce jeudi 26 septembre. Sa venue devait être l’occasion « de présenter les apports du numérique au secteur HLM, de faire connaître les conditions d’accès simplifiées de l’éco-prêt… Il devait également assister à la signature d’un partenariat permettant aux bailleurs sociaux de louer des logements à une association, qui le sous-loue durant une durée de 6 mois maximum, à des actifs en cours de mobilité professionnelle, c’est ce que l’on appelle l’intermédiation locative », énumère Marianne Louis.
Mais sa participation a été annulée, en raison de l’annonce de la disparition de l’ancien président de la République Jacques Chirac. Julien Denormandie a donc été chargé de lire un discours… qui a été jugé trop court et trop peu fourni par les acteurs du logement social.
Appel aux maires et lutte contre la financiarisation du secteur
Plus tôt, deux résolutions ont été adoptées par le comité exécutif de l’USH. « La première l'a été à l’unanimité par le comité éxécutif, elle réaffirme notre attachement au modèle HLM, appuyé sur le livret A et la participation des employeurs à l’effort de construction », indique Marianne Louis, jeudi 26 septembre.
« Nous sommes contre la financiarisation du logement social, a lancé Jean-Louis Dumont, face à Julien Denormandie. Jamais lors d’un congrès, le mouvement HLM, la Caisse des Dépôts et Action Logement n’auront parlé à ce point d’une seule voix. Parce qu’avec les collectivités locales, les associations de locataires et le secteur associatif nous formons une digue, un rempart qui protège 11 millions de nos concitoyens et encore davantage demain. Si l’un de nous cède c’est tout le système qui s’effondrera et risque d’exposer les Français les plus fragiles à un monde du marché violent et cruel qui fait tous les jours la preuve de ses limites. »
La seconde résolution adoptée interpelle les maires et les candidats aux élections municipales, pour leur demander d’accompagner le mouvement HLM dans l’atteinte de ses objectifs. "Les maires bâtisseurs sont réélus ! » Enfin, le comité exécutif a intégré dans cette résolution ses inquiétudes sur l’intégration des APL dans le revenu universel d’activité (RUA). « La dimension logement sera pleinement intégrée dans [sa] construction », a pourtant lancé Julien Denormandie à l’assistance.
Négociations autour du budget 2020
Dans le cadre du budget pour 2020, l’USH compte faire porter par les parlementaires plusieurs amendements, portant sur le retour du taux de TVA à 5,5% pour tous les logements sociaux (et pas seulement les plus sociaux, comme c’est le cas actuellement), le retour de l’APL Accession, le maintien du prêt à taux zéro (PTZ) en zone B2 et C, et des amendements sur l’Ancols, l’agence chargée de contrôlée les bailleurs sociaux. « Aujourd’hui l’Ancols contrôle et fixe les règles du contrôle, nous demandons à ce que les règles soient fixées par le législateur », termine Marianne Louis.