Un an après son arrivée à la tête du conseil régional, la nouvelle majorité que dirige Michel Sapin vient de publier son projet régional, somme de toutes les réflexions engagées depuis plusieurs mois. Du dialogue avec tous les partenaires institutionnels, associatifs et économiques, la tenue de six forums départementaux et le traitement de 12000 questionnaires remplis par des habitants (dont 4000 sur internet) de nombreux points faibles ont été mis en évidence : manque d'identité de la région, carence de cohésion entre un nord aspiré par l'Ile-de-France et un sud lorgnant vers le Limousin et L'Auvergne. « Le premier objectif de ce projet souligne Michel Sapin c'est de faire échec à la dynamique d'éclatement des espaces régionaux ».
Ce projet ne se veut ni un catalogue ni l'addition des demandes pour le contrat de Plan : « C'est une matrice, un moule avec lequel on veut mener toutes les négociations et toutes les contractualisations en cours, qu'elles soient européennes, nationales ou internes à la région (contrat d'agglomération, de pays, etc.). Cela va plus loin que le contrat de plan puisque nous avons une vision à 10 ans ».
Délaissant les projets purement nationaux (comme le projet d'aéroport international en Eure-et-Loir) le projet se recentre donc sur les compétences régionales : le développement économique, l'aménagement du territoire, les infrastructures, la formation. Le projet liste ainsi certaines actions : construction d'un nouveau lycée agricole à Bourges en Haute Qualité environnementale, création d'un CFA au sein de l'université, regroupement des universités d'Orléans et de Tours au sein d'un seul pôle.
En ce qui concerne les infrastructures le projet régional mise avant tout sur le rail : développement de la liaison Nantes-Lyon, amélioration sur la ligne Paris-Orléans-Vierzon-Toulouse, ouverture d'une liaison ferroviaire Chartres-Orléans, étude sur Orléans-Montargis, amélioration de la ligne Tours-Châteauroux, développement du transport combiné vers le Havre et Rouen avec mise en place de navettes, renforcement des plates-formes multimodales à Orléans, Tours et Vierzon-Châteauroux.
Pour les routes, la région souhaite refondre son schéma routier régional afin de mieux mettre en avant ses priorités : mise à 2x2 voies de la RN 154 (Dreux-Chartres-Orléans) et de la RN 60 entre Orléans et Montargis (ce qui semble incompatible avec l'A19 !), meilleures relations entre les grandes agglomérations mais aussi avec les autres régions. La région veut également intervenir dans la culture (création d'un orchestre) ou dans l'environnement (création en particulier d'un parc naturel régional en Sologne).
Ce programme a naturellement un coût. Les premières mesures devraient dés l'an prochain se manifester par une augmentation des dépenses d'intervention d'environ 130 millions de francs. L'évolution la plus visible sera celle des emprunts qui passeront alors de 364 millions de francs cette année à 579 millions l'an prochain. Une augmentation importante, « mais qui paraît compatible avec la capacité financière de la région ».
PHOTO : La RN 54 en Eure-et-Loir