Comment se présente un chauffe-eau thermodynamique ?
Pascal Clerc – Deux systèmes existent. Le premier est composé d’une cuve, à disposer dans un espace restreint de type placard ou buanderie, et d’un groupe extérieur avec une liaison frigorifique. Le second – le ballon thermodynamique – rassemble l’ensemble du système, dont la pompe à chaleur, dans un même appareil. Les deux sont disponibles dans les mêmes capacités, à savoir en 200 litres, en 250/270 litres et 300 litres, à déterminer en fonction des besoins et du nombre de personnes vivant dans le logement.
Le premier système est plus cher que le second, en contrat, à l’achat et à la pose, mais il est moins bruyant et plus performant en termes de production d’eau chaude. Le ballon thermodynamique est moins coûteux, mais il présente quelques inconvénients : il est plus bruyant, car il n’a pas d’unité extérieure et nécessite une surface assez grande pour fonctionner, comme une grande buanderie, un garage ou un sous-sol, parce qu’il dégage du froid. Il absorbe l’air pour son échangeur, soit à l’extérieur par le biais d’une gaine, soit dans la pièce où il est placé. Il peut également rejeter l’air à l’extérieur, mais cela impose la création d’une ouverture ou des grilles de ventilation de diamètre conséquent, 350 mm, ce qui n’est pas toujours esthétique en façade.
Quel est son principal avantage ?
Un chauffe-eau thermodynamique peut assurer jusqu’à 75 % d’économie d’énergie sur la partie production d’eau chaude. Les calories récupérées dans l’air sont un apport important pour le chauffage de l’eau. Si elles ne sont pas suffisantes, la résistance électrique prend le relais. Aujourd’hui, avec MaPrimRénov’, un CET peut contribuer à faire gagner des points sur un bouquet de travaux, en plus de l’isolation ou d’un système de chauffage, pour obtenir des aides, en fonction de la classe énergétique finale atteinte du logement.
D’un côté, ce système va demander un investissement un peu plus important. Mais d’un autre, il peut permettre d’atteindre les quotas pour engendrer des primes, avec d’autres travaux bien sûr. Il est bien sûr recommandé en remplacement de ballon électrique conventionnel. Pour un CET en 270 litres avec groupe extérieur, il faut compter entre 3 000 et 3 300 € TTC, fourni posé. Un ballon conventionnel en 300 litres coûtera environ 1 150 € TTC. Il faut savoir aussi que, si un ballon conventionnel peut fonctionner en heures creuses, un modèle thermodynamique fonctionne, pour sa part, sur toutes les plages horaires.
Quelles précautions prendre pour sa pose ?
Avec un modèle à PAC extérieure, il faut veiller à ne pas disposer celle-ci n’importe où, notamment par rapport au voisinage, aux limites de propriété, aux nuisances sonores et à l’esthétique. Il est également important de faire attention à la sécurité, en évitant les endroits passants, là où les enfants jouent ou encore là où les occupants manœuvrent leurs véhicules. Pour la cuve intérieure, elle peut être disposée comme un ballon classique, dans un placard. Il faut aussi penser au cheminement de la liaison frigorifique pour le raccordement à la PAC extérieure.
Pour la version thermodynamique avec PAC intégrée, il faut utiliser un espace plus important, d’environ 20 m3, lorsqu’il est posé sans raccordements à l’air extérieur. Dans ce cas, attention, l’appareil rafraîchit la pièce, et peut créer un peu d’humidité ou de condensation. Sinon, il est possible d’installer un système de gaine pour l’apport et le rejet de l’air à l’extérieur. Ce type de ballon dispose d’une casquette en partie supérieure avec l’entrée et la sortie d’air, à raccorder sur des gaines isolées qu’on peut passer en toiture ou en façade. Attention, il ne faut pas le brancher sur une VMC, et ne pas le disposer à proximité d’une chambre par exemple, car la PAC intégrée à l’appareil est bruyante. En dehors de ces paramètres, ces ballons s’installent comme un ballon classique, avec un groupe de sécurité, un siphon pour les odeurs, une alimentation en eau froide et un raccordement sur le réseau d’eau chaude.