La présence d’arbres d’ornement dans la ville participe activement à rendre les espaces urbains plus agréables à vivre. Les grands végétaux ligneux offrent en effet de multiples « services », tant au niveau environnemental (production d’oxygène, filtration des poussières, humidification de l’air, préservation de la biodiversité) que paysager (rythme des saisons, structuration du paysage). Néanmoins, pour remplir l’ensemble de ces fonctions, ils doivent pouvoir se développer dans de bonnes conditions et demeurer en bonne santé.
Un observatoire à grande échelle.
Pour atteindre ces objectifs, la première étape à franchir avec succès concerne l’installation de la plante, ce qui nécessite de prendre en compte de nombreux paramètres : la qualité des végétaux, une bonne adéquation entre l’essence choisie et les conditions d’implantation (contexte pédoclimatique, contraintes de fréquentation, moyens de gestion), la réalisation du chantier de plantation et un suivi effectué dans les règles pendant les premières années. C’est pour disposer de connaissances scientifiques et techniques plus approfondies autour de la création et du maintien de conditions favorables à la croissance des arbres en milieu urbain que s’est développé, il y a presque vingt ans, un programme d’expérimentation original baptisé « Sciencil ». Mis en place sur le site de la Cité internationale de Lyon, alors en cours d’aménagement sur près de 10 ha, entre le Rhône et le parc de la Tête-d’Or, il a permis de réaliser un observatoire à grande échelle du comportement de nombreuses essences d’arbres couramment utilisées en milieu urbain, en relation avec le mode de culture des végétaux, les procédés de plantation, les caractéristiques des sols et les modes d’entretien appliqués par la suite. Son approche pluridisciplinaire impliquant des chercheurs et des bureaux d’études spécialisés a offert pour la première fois la possibilité d’approcher la problématique dans sa globalité.
Améliorer les connaissances.
Trois thèmes majeurs ont été travaillés : les sols artificiels et leur impact sur le développement des arbres, l’optimisation des interventions d’arrosage et le suivi de la progression du système racinaire dans le sol, l’évaluation de l’impact de la transplantation et des modes de gestion sur l’architecture des végétaux. Ce projet de recherche appliquée a été l’occasion d’améliorer les connaissances et de développer des outils et des méthodes permettant de mieux caractériser la reprise des arbres en ville. Des collectivités territoriales se sont récemment appropriées ces nouveaux éléments pour renforcer leur savoir-faire en matière de gestion de leur patrimoine arboré, à commencer par la communauté urbaine du Grand Lyon ou encore le conseil général du Val-de-Marne qui a notamment généralisé le suivi de l’arrosage des jeunes plantations en ayant recours à la méthode tensiométrique (voir notre précédent numéro de Paysage Actualités, n° 359, mai 2013, p. 36). Afin de valoriser plus largement les données recueillies dans le cadre de ce programme, Plante & Cité a prévu de publier, dans le courant de l’année plusieurs fiches de synthèse.




