DPE : accusés d’imprécision, les diagnostiqueurs immobiliers contre-attaquent

La Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fédération nationale de l’immobilier (CDI Fnaim) pointe la méthodologie d’Hello Watt, dont la récente étude met en avant le manque de fiabilité du diagnostic de performance énergétique (DPE).

Le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) est entré en vigueur le 1er juillet dernier.
L’étude d’Hello Watt sur le DPE doit « permettre à ceux qui ne veulent pas faire de travaux de rénovation de trouver une échappatoire », tacle Yannick Ainouche, le porte-parole de 1 600 diagnostiqueurs immobiliers.

« Une méthodologie erronée. » La Chambre des diagnostiqueurs immobiliers de la Fédération nationale de l’immobilier (CDI Fnaim) contre-attaque, trois jours après la diffusion par Hello Watt d’une énième étude soulignant le manque de fiabilité du diagnostic de performance énergétique (DPE).

« L’étude d’Hello Watt s’appuie sur les données des compteurs Linky et Gazpar (via Enedis et GRDF) afin de les comparer aux notations des DPE. Puis une corrélation a été faite avec la base de données de l’Observatoire du DPE et l’INSEE. Hello Watt a donc mis en opposition les consommations réelles d’énergie et les étiquettes des DPE. Or, les usages des uns et des autres concernant sa consommation varient fortement d’une personne à une autre », développe la CDI Fnaim, dans un communiqué.

« Le fait qu’un tiers des consommations correspondent à une classe différente de deux lettres ou plus montre quand même un vrai problème qui ne peut pas être qu’une question d’usage », explique Hello Watt au « Moniteur ».

Tendance de consommation

Son étude est le fruit d’une comparaison des DPE de 198 appartements et 23 maisons. « Nous avons refait l’étude sur un échantillon de plus de 400 logements, qui confirme nos résultats. Il y a un théorème qui s’appelle le théorème central limite qui dit que plus on augmente la taille d’un échantillon, plus les biais d’usage devraient s’estomper. Ce qui n’est pas le cas », insiste Hello Watt. Et d’enfoncer le clou : « D’autres études avant la nôtre ont relevé les mêmes limites des DPE, en utilisant d’autres méthodes. »

L’entreprise parisienne, dont l’application vise à générer des économies d’énergies, a dégainé quelques jours après l’entrée en vigueur de la première des interdictions de location de logements énergivores (affichant les pires étiquettes G). « Cette étude tente à accréditer la thèse que le DPE n’est pas fiable afin de permettre à ceux qui ne veulent pas faire de travaux de rénovation de trouver une échappatoire ; c’est purement scandaleux », écrit Yannick Ainouche.

Et de rappeler : « Le DPE est un indicateur qui donne une tendance de consommation, et cette tendance va être plus ou moins accentuée par l’usage du logement par ses habitants. »

La CDI Fnaim fédère 1600 diagnostiqueurs. Selon le gouvernement, la France en compte 7500.

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