La Confédération Nationale du Logement (CNL), organisation nationale du logement, émet des réserves sur les propositions du gouvernement pour un droit au logement opposable, dénonçant un "avant-projet de loi (qui) instaure une procédure complexe, longue, sans assurance de résultat".
Dans un communiqué publié vendredi, la CNL estime que "l'avant-projet de loi instituant le droit au logement opposable ne règlera pas les problèmes de fond". "Même s'il s'agit d'une avancée pour le droit au logement, une telle loi ne permettra pas à la France de sortir de la crise", affirme la CNL.
"Le gouvernement tente aujourd'hui de rattraper en deux mois une crise qui n'a cessé de s'amplifier durant ses cinq années de mandat", écrit la CNL. Et elle dénonce "la précipitation" dans l'élaboration de l'avant-projet de loi sur le droit au logement opposable qui "laisse la porte ouverte à de nombreuses interprétations".
"Il ne suffit pas de mettre en oeuvre des mesures juridiques pour résoudre la crise du logement", s'emporte Jean-Pierre Giacomo, président de la CNL, qui s'interroge sur "le financement des mesures annoncées".
La CNL dénonce le fait que "depuis de nombreuses années, l'Etat se désengage financièrement du logement, les aides à la pierre s'amenuisent, les cadeaux fiscaux se multiplient et la spéculation immobilière sévit avec force".
Revenant sur les annonces du ministre Jean-Louis Borloo de "construire 80.000 logements véritablement sociaux en 2007 contre les 63 000 prévus", la CNL se demande "comment le gouvernement financera ces logements, qui représentent un budget de plus de 100 millions d'euros".