Le groupe public français EDF a annoncé vendredi 15 février 2002 qu'il n'allait pas remettre de nouvelle offre pour l'acquisition de 67,7% de la compagnie tchèque d'électricité CEZ et de six des huit compagnies régionales de distribution d'électricité.
"EDF ne remettra pas de nouvelle offre d'acquisition de l'ensemble du secteur énergétique tchèque", a affirmé le groupe dans un communiqué.
"La première offre remise par EDF tenait compte tant de la rentabilité propre que de la position stratégique de CEZ. Conformément aux objectifs de rentabilité qu'elle s'est fixée pour ses investissements, EDF a décidé de s'en tenir à sa valorisation et ne remettra pas de nouvelle offre", a-t-il souligné.
L'électricien français a précisé que son offre "s'appuyait sur un travail d'évaluation qui a mobilisé 140 experts".
Il a rappelé que sur quatre consortiums candidats à la reprise de la compagnie CEZ, deux avaient été admis dans un deuxième round. Une deuxième offre devait être remise avant le 28 février.
Prague avait annulé en janvier un appel d'offres sur cette privatisation. La porte-parole du ministère de l'Industrie tchèque Anna Starkova a indiqué vendredi que "plusieurs variantes étaient en cours d'examen" par les ministères de l'Industrie et des Finances avant d'être présentées au gouvernement vers la fin du mois.
Elle a réaffirmé que les exigences du gouvernement pour la cession de CEZ "restent en vigueur" : un prix dépassant les 200 milliards de couronnes (plus de 6 mds EUR) et l'obligation d'achat de quelque 27 millions de tonnes par an de lignite venant des mines de Bohême du nord.
Selon notre confrère Les Echos, Electricité de France a pris la décision de ne pas remettre d'offre, ne voulant pas acheter "le plus bel actif électrique en Europe" à tout prix.
Selon des sources proches du dossier citées par le quotidien, "depuis trois mois, la couronne tchèque s'est appréciée de 4,84% par rapport à l'euro sans que le prix fixé par le gouvernement tchèque ne soit révisé en conséquence".
En outre, a-t-on révélé de même sources, des conseillers financiers ont proposé une solution complexe de paiement sur de nombreuses années permettant, à certaines conditions, d'arriver à une somme proche de celle demandée par le gouvernement tchèque mais cela n'aura pas suffi.
La saga de la privatisation de CEZ pourrait être reportée après les élections tchèques prévues en juin.