Vacances, j'oublie tout, plus rien à faire du tout… » (1). La session parlementaire a pris fin début août, c'est le temps du repos pour le législateur. Une pause qui durera plus longtemps qu'à l'accoutumée, puisqu'il n'y aura pas de session extraordinaire en septembre. Nos députés, les bizuts comme les plus chenus, mis à rude épreuve par un début de législature en fanfare, sont cependant invités par la présidence de l'Assemblée nationale à reprendre leurs cartables bien avant octobre. Le but étant de concerter davantage et de peaufiner les textes en amont de leur discussion.
Ce calendrier inhabituel, conjugué à l'absence de majorité absolue sur les bancs du Palais-Bourbon, laisse augurer d'une moindre production législative que ces dernières années. Et si cette sobriété normative était une bonne nouvelle ? Les lois fleuves qui ont coulé sur le BTP depuis une décennie peinent souvent à produire leurs effets, entre les dispositions parfois hâtivement rédigées et génératrices d'effets pervers, et celles dont les textes d'application restent coincés trop longtemps dans les tuyaux. Moins de lois mais de meilleure qualité, grâce à une concertation plus soutenue, c'est un objectif auquel notre secteur ne peut assurément que souscrire. A condition de sortir de l'ambivalence, fréquente, entre le souhait d'une stabilité des textes et la tentation de demander des mesures à tout-va. A condition, aussi, côté législateur, de se concentrer sur les véritables priorités. Le logement, les mobilités, et surtout la lutte contre le réchauffement climatique méritent sans nul doute la plus grande mobilisation des représentants du peuple.
Les lois fleuves qui ont coulé sur le BTP depuis une décennie peinent souvent à produire leurs effets
A condition, pour finir, de se souvenir que la loi n'est qu'une partie de l'équation. Et si l'on appliquait enfin, ou mieux, les outils qui existent déjà ? Pour verdir les achats publics, rendre les PLU plus vertueux ou encore chahuter les réfractaires à la nécessaire transition écologique ? « Folie légère, c'est fou » (1).