Le statut de société à mission de KS Groupe a-t-il un impact sur le choix des projets ?
Edouard Sauer (à g. sur la photo) : Cela influence effectivement notre manière d'aborder les projets, mais pas dans une logique de renoncement à des affaires. Notre approche consiste plutôt à allier performance économique et impact environnemental et sociétal positif.
Elle se traduit notamment par la volonté de dépasser les attentes du client. Pour y parvenir, nous avons mis en place le KS Lab, un groupe de travail transversal chargé d'étudier les projets à fort potentiel en matière de transition environnementale.
Lorsqu'une opération justifie la mise en œuvre d'une solution plus vertueuse, comme des matériaux biosourcés, mais que le client n'est pas en mesure de supporter le coût supplémentaire, nous pouvons mobiliser une enveloppe pour financer tout ou partie de ce surcoût. Le groupe y dédie 8 % de sa marge.
Si un objectif n'est pas atteint, des mécanismes contraignants sont-ils déclenchés, ou des « sanctions » prononcées ?
Jérôme Sauer : Il n'y a aucune sanction à proprement parler. Dans cette hypothèse, nous menons un travail d'analyse, de dialogue et de pédagogie. L'idée est de comprendre le pourquoi, d'adapter les moyens, et parfois de faire évoluer les indicateurs si les réalités de terrain le justifient. Cette démarche est accompagnée par le comité de mission qui joue un rôle de superviseur et de conseil.
Avez-vous dû mettre en place une organisation du travail particulière ?
E. S. : Nous faisons effectivement évoluer notre organisation, étant donné que l'ensemble du groupe est engagé dans une dynamique de transformation continue. Nous structurons actuellement une gouvernance RSE renforcée, avec la mise en place progressive de Codir RSE au sein de chaque filiale.
En parallèle, le comité de mission occupe une place de plus en plus importante dans le suivi de nos engagements. Il interroge également la mission, alerte et propose des pistes d'amélioration.
Comment votre démarche est-elle reçue ?
J. S. : Elle est très bien perçue à la fois en interne - elle donne du sens à l'action quotidienne des salariés et renforce la fierté d'appartenance -et en externe. Chez nos donneurs d'ordres, cette démarche signe notre singularité. Par ailleurs, de plus en plus de maîtres d'ouvrage sont sensibles à cette dimension RSE qui répond à leurs propres engagements.
