Dans le baromètre France Num 2021, il y a clairement un avant et après pandémie en ce qui concerne la transformation numérique des TPE et PME. Ainsi, 78 % des dirigeants interrogés pensent que le numérique représente un bénéfice réel, contre 68 % avant la crise ; 66 % ont un site internet présentant leur activité (hors réseaux sociaux) contre 37 % avant la pandémie et 33 % utilisent des outils de collaboration professionnelle contre 21 % il y a 2 ans.
Face à ces chiffres, France Num, la politique publique du gouvernement visant à accompagner les TPE et PME dans leur transformation numérique depuis 2018, ajuste son fonctionnement. Ainsi, Bénédicte Roullier, responsable du pôle transformation numérique des entreprises dans le service économie numérique au sein de la Direction générale des entreprises (DGE) du Ministère de l'Economie, des Finances et de la Relance, évoque une spécialisation de plus en plus poussée des formations : « On commence à avoir une formation sectorielle. Il faut savoir s’adapter aux secteurs d’activité et donc trouver des partenaires spécialisés. » France Num a en effet d’abord travaillé sur une segmentation des entreprises, selon leur maturité numérique ou leurs perspectives de développement. A présent, des partenaires spécialisés ont émergé, comme Batigital, financé par la politique publique. Et France Num s’appuie sur différents réseaux publiques, privés et professionnels pour promouvoir les formations.
Une formation pour tous les niveaux
Ces formations sont accessibles à toutes les TPE et PME qui font plus de 15 000 euros de chiffre d’affaires. Deux collaborateurs par entreprise peuvent y participer. En Alsace, Eric Thiébaut, dirigeant de l’entreprise Soreba spécialisée dans la pose de fermetures et comptant 15 salariés, a pu bénéficier d’une formation gratuite réalisée par Batigital. Ce dispositif comporte trois modules : un premier sur le démarrage de la communication sur internet, un second concernant des applicatifs plus poussés, comme la gestion du compte google my business, et un troisième où des professionnels de la communication numérique abordent des aspects plus techniques. Pour Eric Thiébaut, les deux premiers modules, qui concernent la gestion des réseaux sociaux, le site web de l’entreprise, ses paramètres, étaient déjà maîtrisés. Le chef d’entreprise venait en effet surtout pour le troisième module : « On voulait vérifier que nous étions dans les clous, que le site était bien référencé, etc. » Un dernier module qui concerne surtout la fidélisation des clients (emailing par exemple) et le référencement du site web. À présent, la prochaine étape numérique que doit franchir Soreba est simple : « Nous voulons adopter des outils pour se passer du papier, et avoir une gestion plus numérique des chantiers et des relations clients. »