Sargam déménage pour conquérir de nouveaux marchés

L’opération est en voie d’achèvement. D’ici le début de 2026, dans le cadre du plan d’investissement ambitieux (un total de 20 M€) décidé à la sortie de la pandémie de COVID, les quelques salariés encore en place dans l’atelier de menuiserie industrielle d’agencement et d’ameublement en bois de Cersay-Val-en-Vignes (79) auront quitté le site historique de Sargam – pour Société ARGentonnaise d’Ameublement. Le spécialiste de la menuiserie bois (extérieure et intérieure), intégré au groupe Sothogam en 1997 leur a construit un nouvelle usine bâtie à quelques mètres du siège du la maison-mère, le groupe Sothogam, à côté de l’usine Sothoferm, spécialisée dans les volets, persiennes, portes de garage et portails. « Ce déménagement était indispensable car le site de Val-en-Vignes était vieux, usé, sombre. Pas confortable pour ceux qui y travaillaient. Il était bas de plafond, il y faisait très chaud et la faible hauteur nous limitait dans nos équipements et nos opérations », explique Matthieu Paineau, président de Sothogam. « Cela permet aussi de regrouper les services supports. L’ensemble du personnel devrait avoir rejoint le nouveau site en janvier, lorsque les dernières machines et l’unité de laquage seront installées. »

Changement de pointure

L’enveloppe de 16 M€ consacrée à pour Sargam – 11M€ pour le bâtiment et 5 M€ pour les machines, dont une cabine de laquage – est aussi un investissement stratégique. En passant de de 6 500 m² à 9 200 m², équipée désormais de machines dernière génération, Sargam change de pointure. Le spécialiste du bois s’impose comme un élément clé du développement de la galaxie Sothogam. La nouvelle usine de Mauzé-Thouarsais vient répondre à trois enjeux essentiels : la structuration de la production au niveau du groupe, et non plus de façon dissociée société par société ; le rapprochement logistique avec Sothoferm, autre filiale du groupe, qui permettra une mutualisation ; l’amélioration des conditions de travail et de mobilité des collaborateurs grâce à un outil de production moderne.

L’entreprise compte aussi sur cette modernisation des machines pour rendre les postes de travail non seulement plus performants, mais aussi accessibles aussi bien aux hommes qu’aux femmes grâce à l’automatisation ou à la réduction des ports de charges.

« Nous voulions enlever un maximum de contraintes, notamment au niveau des troubles musculo-squelettiques, pour élargir le recrutement, mais aussi épargner les personnes en poste ». Autre effet : ce regroupement sur un site unique va réduire les déplacements entre les deux unités, ainsi que ceux des salariés sur les trajets domicile-travail, pour un équivalent de 65 000 km par an !

Devenir une entité autonome

L’opération positionne Sargam comme un acteur autonome alors qu’une grande partie de son activité concernait la sous-traitance pour Sothoferm. Depuis quelques années, Sargam a entamé une mutation industrielle, tout en conservant un savoir-faire artisanal incarné par ses menuisiers hautement qualifiés. Elle représente un modèle hybride rare dans le paysage industriel français, capable de produire en série avec précision tout en répondant à des exigences de personnalisation fortes. Une singularité que le groupe veut faire fructifier en lui en donnant les moyens. « Ce que nous avons structuré chez Sothoferm ces dernières années, nous sommes en train de le faire pour Sargam, en tenant compte de son ADN bois, de ses savoir-faire, et de ses ambitions », poursuit Angélique Picherit. Sargam nouvelle formule est désormais capable d’aller chercher de nouveaux débouchés, par notamment dans les volets intérieurs bois.

D’ici 2030, l’entreprise prévoit jusqu’à 15 recrutements supplémentaires pour accompagner la montée en puissance de l’outil. « L’investissement massif dans son outil industriel traduit une volonté claire : faire de Sargam une entité pleinement autonome, dotée de ses propres gammes et de son propre rayonnement commercial, dans les 5 à 10 prochaines années, tout en renforçant les synergies avec le reste du groupe » projette Emmanuel Braux, directeur commercial du groupe Sothogam.