Sans surprise, l'heure n'est pas à la fête chez les professionnels du logement neuf des Hauts-de-France. Les craintes émises pour 2023 se sont confirmées : la crise du secteur n'a pas épargné la région. Les coûts de matériaux en hausse, un foncier « rare et cher » ou encore « des taux d'intérêt encore trop élevés pour les acquéreurs ont participé à la chute de 34 % du volume des réservations », analyse Jean-Michel Sede, président du Centre d'études de la conjoncture immobilière (Cecim) Nord.
- 56 % pour les maisons individuelles. Les réservations au détail s'effondrent de 53 %, tirant vers le haut l'offre disponible (+ 29 %). Le marché des maisons individuelles est encore plus durement touché, avec 56 % de recul en volume. A l'échelle du Scot de Lille (1), qui aspire à peu près la moitié du marché des Hauts-de-France, les mises en vente du collectif et de l'individuel groupé sont en retrait de 30 % sur un an et les réservations nettes de 55 %, tandis que l'offre disponible progresse de 25 %.
Côté prix, les Hauts-de-France franchissent pour la première fois la barre des 4 000 euros TTC du m2 dans l'habitat collectif neuf. Un prix moyen en croissance de 14 % depuis 2020 et de 27,5 % sur la décennie. Sur le Scot de Lille, le prix moyen a également dépassé les 4 000 euros TTC du m2 en 2023 - à 4 208 euros très exactement - pour la deuxième année consécutive (+ 3,6 % sur un an). Le territoire reste cependant 30 % moins cher que le Grand Annecy, le plus élevé de France, qui affiche un prix moyen supérieur à 6 000 euros du m2. La révision des taux de crédit en juin pourrait permettre au secteur immobilier de repartir à la hausse dans les prochains mois. « Un frémissement et quelques signes positifs début 2024 nous laissent l'envisager », espère Jean-Michel Sede.
(1) 133 communes réparties sur la Métropole européenne de Lille et la communauté de communes Pévèle Carembault.