Dans un ciel orienté depuis plusieurs années au beau fixe, les turbulences qui ont soudainement affecté le secteur aéronautique, emblématique de la métropole midi-pyrénéenne et véritable locomotive de son économie, n’ont pas manqué de semer quelques inquiétudes en matière d’immobilier d’entreprise.
Mais si l’annonce chez Airbus du plan Power 8 justifie quelques reports de programmes, tous les observateurs s’accordent à dire que les dommages devraient rester circonscrits et limités dans le temps. Forte de quelque 20.000 nouveaux habitants chaque années, de 460 000 emplois dans 50 000 établissements et de 5.000 créations d’entreprises par an, l’agglomération toulousaine, millionnaire en population d’ici la fin de la décennie, affiche désormais ses ambitions à l’échelle européenne.
L’attitude des investisseurs, comme en témoigne le dynamisme du marché, semble bien à cet égard lui donner raison. Selon les chiffres de l’OTIE (Observatoire toulousain de l’immobilier d’entreprise), plus de 89.000 m2 de bureaux ont ainsi été commercialisés sur les neuf premiers mois de l’année. Plus de 100.000 m2 de bureaux neufs doivent être construits dans les douze mois à venir, dont plus de 27.000 m2 sont déjà commercialisés. Quant aux locaux d’activité, prés de 68.000 m2 ont été commercialisés depuis le début 2007 et le marché offre toujours de bonnes perspectives, même si l’on observe un léger fléchissement des surfaces logistiques après une forte poussée de la demande en 2006 avec 41.000 m2 commercialisés.
Une politique efficace de maîtrise foncière
La hausse significative du loyer des bureaux, s’il demeure encore sensiblement inférieur à des métropoles concurrentes comme Lyon ou Marseille, contribue entre autres facteurs à expliquer l’intérêt des investisseurs. En 2006 le prix top en centre ville pour le neuf s’établissait ainsi à 220 euros le m2/an. Il était de 160 euros le m2 à Blagnac ou à Balma, à 125 euros le m2 à Labège, Colomiers ou Basso Cambo. Des zones d’activités qui concentrent de fait l’essentiel de l’offre, encore accentuée par les opérations réalisées sous maîtrise d’ouvrage des collectivités, au premier rang desquelles les communautés d’agglomération du Grand Toulouse et du Sicoval.
La stratégie de maîtrise foncière représente en effet un élément majeur en faveur de l’offre actuelle et à venir. Entre autres exemples, la ZAC Andromède, sur les communes de Blagnac et Beauzelle doit accueillir, à côté de 3.500 logements, 130.000 m2 de bureaux, la ZAC de Gramont en cours de lancement à Balma, prévoit la construction de 200 000 m2 tertiaires et de 40.000 m2 de locaux d’activités, 35 ha sont réservés sur la ZAC des Ramassiers à Colomiers aux établissements tertiaires et industriels et l’Aérospace Campus, à Montaudran, représente 190.000 m2 destinés à la recherche et aux activités high tech dans les domaines aéronautique et spatial. Dans la ville centre même l’offre reprend aujourd’hui du souffle avec 20.000 m2 de bureaux en prévision sur la ZAC privée de Ponts Jumeaux et 65.000 m2 sur la ZAC de la Cartoucherie.
Jean-Marie Constans