Valoriser des entreprises modèles en matière de gestion de la parité hommes-femmes, et encourager de nouvelles initiatives. C’étaient les objectifs du premier Forum Immo Parité, qui s’est tenu le 26 juin, à Paris. Cet événement, organisé par ImmoWeek, et coprésidé par Méka Brunel, directrice générale de Gecina, et Marc-Antoine Jamet, secrétaire général du groupe LVMH, a permis de rassembler 150 professionnels de l’immobilier, le 26 juin 2019.
Trois trophées ont, à cette occasion, été décernés à des entreprises inspirantes : Icade dans la catégorie des grandes entreprises ; la Compagnie de Phalsbourg pour les PME, et WeMaintain pour les startups. Un quatrième trophée, choix du jury, a été remis à Méka Brunel, pour son action chez Gecina.
Les quotas ont fait leurs preuves
Deux débats précédant la cérémonie de remise ont permis de dresser un état des lieux dans les entreprises, et d’explorer des pistes d’amélioration. Une initiative à signaler dans ce secteur, qui ne fait pas partie des premiers de la classe. Une étude KPMG de février dernier met en effet l’accent sur le plafond de verre auquel se heurtent les femmes dans l’immobilier. En outre, sur les 11 secteurs étudiés fin 2017 par le MSCI concernant la proportion de femmes à des postes de direction, l’immobilier n’arrivait qu’en neuvième position.
« Chez Nexity, l’égalité salariale est atteinte, mais nous n’avons pas encore suffisamment de femmes à des postes élevés, regrette Julien Carmona, directeur général délégué du groupe. La féminisation des instances dirigeantes représente pourtant un avantage avéré, en matière de recrutement des talents comme de fidélisation ».
Pour Méka Brunel, « il a fallu passer par des quotas, notamment avec la loi Coppée-Zimmermann de 2011 (qui impose un objectif de 40 % de femmes dans les comités d’administration en 2017, NDLR). Mais désormais, il faut parvenir à nommer des talents et des compétences là où ils sont nécessaires, et ce, indépendamment du genre ». Sa société, Gecina, fait partie des « mieux-disantes » dans ce domaine. Elle figure, pour la troisième année consécutive, en tête du palmarès des entreprises du SBF 120 les plus féminisées dressé par l’agence Ethics&Boards pour le secrétariat d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes. Icade, autre lauréat de la soirée, occupe, lui, le troisième rang de ce classement.
Rattrapage de salaire
Si la loi de 2011 a fait des CA des entreprises françaises ceux parmi les plus féminisés au monde (44% dans le SBF 120), les directions exécutives sont parfois à la traîne (33% du Comex par exemple chez Gecina en 2018). Avec 32% de femmes managers chez Icade pour un effectif total féminisé à 52%, Olivier Wignolles, DG de l’entreprise, reconnaît que demeure à cet égard un « axe de progrès ». Quant aux startups, seulement 12,5% des levées de fonds en 2018 ont profité à des entreprises créées par des femmes, rappelle Jeanne Massa, cofondatrice de Habiteo.com.
Les intervenants ont listé plusieurs facteurs d’amélioration. Véronique Bédague (DGD de Nexity) mentionne en premier lieu une « autolimitation, et la tendance à se dévaloriser » des femmes susceptibles d’être promues (au contraire des hommes), qui « ne durera pas ». Thierry Lajoie, PDG de Grand Paris Aménagement, a rappelle de son côté l’importance des politiques sociales à poursuivre, du rattrapage des salaires à la gestion des temps en passant par la féminisation des CA et des Codir. L'établissement public (220 collaborateurs), a d'ailleurs profité de l’occasion du forum pour publier, avec un an d’avance sur son obligation, son Index égalité femmes-hommes, qui recueille le score très honorable de 90/100.
