"L'enveloppe n'est pas à la hauteur des besoins", a réagi d'emblée Marianne Louis, déléguée générale de l'Union Sociale pour l'Habitat (USH), à l'annonce d'un budget de 500 millions d'euros alloués à la rénovation thermique et à la restructuration lourde du parc social.
La porte-parole de l'USH salue tout de même l'effort. "C'est une première amorce. Jusqu'à maintenant, nous avions des aides très ciblées par poste de travaux ou par territoires. Cela fait très longtemps que nous n'avions pas eu d'aide générale à la rénovation. En ce sens, c'est donc une bonne nouvelle car cela va nous permettre d'améliorer la qualité de vie dans le parc social et de lutter contre l'obsolescence des logements, en mettant en place des ascenseurs, des dispositifs d'insonorisation, en améliorant l'accessibilité des immeubles et des appartements, etc".
Prochaine étape : le projet de loi de finances
Marianne Louis déplore en revanche l'absence de mesures concernant la production de logements neufs. "On ne peut pas ignorer ces besoins de production dans un pays qui compte 2 millions de personnes en attente d'un logement social". Le Mouvement HLM table donc sur le prochain projet de loi de finances pour 2021 pour faire entendre ses "propositions pour une relance juste et durable" (rétablissement du taux de TVA à 5,5 % pour l'ensemble du secteur social, doublement du nombre de logements en prêt locatif aidé d'intégration (PLAI), pérénnisation du PTZ...).
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"Le logement social fait partie de notre protection sociale et il doit être, en conséquence, pourvu des moyens lui permettant de mener à bien cette grande politique publique. Or, depuis 2017, les moyens financiers et donc la capacité à produire de nouveaux logements et à rénover les logements existants ont été rognés, malgré nos alertes répétées. Le plan de relance et surtout le projet de loi de finances 2021 doivent être l’occasion pour l’Etat de donner l’impulsion nécessaire et attendue par le secteur », souligne Jean-Louis Dumont, président de l'USH, dans un communiqué.
Sur la rénovation urbaine des quartiers, également absente du plan de relance, l'USH demande des moyens supplémentaires. La fédération évalue à 2 milliards d’euros les crédits nécessaires à une intensification du Nouveau Plan de Rénovation urbaine (NPNRU) et à une meilleure prise en compte des projets portés par les organismes HLM et les collectivités locales.