Acteur majeur de l’assainissement francilien, le Siaap (1) dépollue les eaux usées de 8,9 millions d’habitants (2). Le 29 mai, Maurice Ouzoulias, son président, et Michèle Rousseau, directrice générale de l’agence de l’eau Seine-Normandie, ont signé un contrat (2013-2018), qui doit permettre d’atteindre les objectifs de la DCE. Les actions inscrites à ce contrat s’élèvent à 1,912 milliard d’euros HT. Parmi elles, la refonte de l’usine Seine-Aval, à Achères (Yvelines). Ce projet recouvre cinq chantiers distincts : la modernisation du prétraitement (2012-2017) ; le chantier de la file biologique (fin 2013-fin 2017) attribué au groupement OTV/Degrémont/Eiffage/Vinci, les architectes Weizmann et Lelli pour 777 millions ; la construction d’une nouvelle unité de décantation primaire (2015-2017) ; la rénovation sur dix ans des installations de biogaz et, à partir de 2018-2020, la refonte de la file boues. « Redessiner sa plus grosse usine, d’une capacité de 1,5 million de m/jour par temps sec, tout en continuant à épurer les eaux, c’est un beau challenge », note Jacques Olivier, directeur général du Siaap. D’ici à son achèvement, en 2024, ce chantier phare mobilisera 2 milliards.
Autre projet : la rénovation de l’usine de prétraitement de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), qui date de 1930, avec la création de deux bassins de stockage des eaux de pluie. Les travaux (270 millions) devraient débuter en 2015 pour se poursuivre jusqu’en 2020.
La réflexion s’engage aussi sur l’usine de la Briche, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), autre point noir, avec celle de Clichy, en termes de déversement lors des épisodes pluvieux. « Le volume de l’ouvrage de stockage initialement prévu sera réduit grâce à l’optimisation du système d’assainissement à l’amont de l’usine, notamment la gestion du bassin de la Plaine (160 000 m), moyennant des aménagements complémentaires. Cette solution, en accord avec le conseil général de la Seine-Saint-Denis, permettra d’économiser 50 millions », note Jacques Olivier.
Une 6e station d’épuration
L’actualité du Siaap, c’est aussi, dès cet automne, la mise en service effective de la 2 tranche de Seine-Grésillons, à Triel-sur-Seine (Yvelines), qui permettra de tripler la capacité de l’usine (de 100 000 à 300 000 m/jour). Au même moment, le Siaap réceptionnera Seine-Morée au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis), sa 6 station d’épuration (50 000 m/jour). « Pendant quatre ans, elle ne fonctionnera qu’à 20/25 % de sa capacité dans l’attente de la mise en service de sa filière boues, qui fait l’objet d’un marché conjoint avec le Syctom, syndicat de traitement des ordures ménagères de l’agglomération parisienne », précise Jacques Olivier. En 2018, une unité de méthanisation traitera à la fois les boues d’épuration et les déchets fermentescibles. Une première en France selon le directeur général du Siaap.
