Lauréat sur les EPR2 de Penly, Egis pousse les curseurs sur le numérique

A la tête d’un consortium, le groupe d’ingénierie vient de se voir confier par EDF le marché de réalisation des études détaillées de génie civil sur l’îlot nucléaire des deux futurs réacteurs EPR2 de Seine-Maritime. Un contrat qui implique une maquette numérique très poussée.

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Nucléaire-atome
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« D’une certaine manière, c’est la concrétisation d’une aventure débutée il y a 10 ans », se réjouit François Martin, directeur des activités nucléaires au sein du groupe Egis. 

Pour lui, le gain, le 13 décembre dernier, du marché d’études détaillées de génie civil concernant l’îlot nucléaire des deux EPR2 qui verront le jour sur le site de Penly (Seine-Maritime) ne se résume pas à la seule phase d’appel d’offres qui l’a précédé.

« Ce processus de sélection de trois ans s’est révélé très compétitif et international avec notamment des concurrents britanniques, se remémore-t-il. Mais nous avions déjà investi le sujet EPR2 depuis 2013. C’est à cette date que nous avons commencé à travailler avec EDF sur la conception d’un nouveau design de réacteur qui ne souffrirait pas des mêmes complexités de construction que son devancier ».

Cette collaboration avec l’énergéticien s’était notamment traduite par la livraison de deux "conceptuel designs" de l’EPR2.

La digitalisation pour mieux industrialiser

C’est désormais une nouvelle étape qui s’ouvre pour Egis. Avec ses partenaires Setec et GDS, il réalisera les études d’exécution du génie civil des bâtiments de l’îlot nucléaire, les calculs globaux qui incluent les études de sol, les calculs détaillés, mais aussi la maquette numérique du coffrage et du ferraillage qui servira à la construction.

« Cette dernière suppose un effort d’ingénierie plus important que de réaliser des plans en 2D, mais un tel niveau de digitalisation apporte aussi plus de valeur. Il permet de mieux anticiper et résoudre les problèmes de constructibilité en amont du chantier », poursuit le directeur des activités nucléaires d’Egis.

Un tel niveau de digitalisation apporte aussi plus de valeur. Il permet de mieux anticiper et résoudre les problèmes de constructibilité en amont du chantier.

—  François Martin, directeur des activités nucléaires du groupe Egis.

La maquette en question sera fournie à Eiffage Génie Civil et intégrera les méthodes de construction du groupe qui a remporté, le 16 novembre 2023, la réalisation du génie civil sur le site de Penly. « Cet outil se distingue de celui utilisé sur le chantier de construction de la centrale britannique d’Hinkley Point. Ici, la digitalisation des processus sera plus poussée afin de gagner en automatisation », complète François Martin.

Une continuité numérique à assurer

Or, alors que la France rouvre un nouveau chapitre de son développement nucléaire, les enjeux d’industrialisation sont plus que jamais décisifs. Dans cette perspective, optimiser les échanges d’informations entre les parties prenantes constitue un axe de progression fondamental pour le maître d’ouvrage EDF.

Son P-DG, Luc Rémont, n’a d’ailleurs pas manqué d’insister sur la nécessité d’assurer la continuité numérique, à l’occasion de la signature du contrat avec Egis. « Nous sommes attendus pour fluidifier encore davantage les interfaces, notamment entre la maquette numérique de l’EPR2 réalisée par EDF et la nôtre », détaille François Martin. 

Une démarche qui ne se limitera pas au seul monde digital puisqu’un plateau collaboratif regroupant EDF, Egis et Eiffage sera mis en place pour favoriser la prise de décisions. 

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