Pour sa troisième édition, les organisateurs du Forum mondial de l’Eau, qui s’est ouvert le 16 mars dernier à Kyoto (Japon) entendent passer des constats aux actions concrètes. En effet, l’urgence de l’objectif adopté au sommet de Johannesburg - réduire de moitié d’ici 2015, le nombre de personnes qui n’ont pas accès à un service d’eau potable ou d’assainissement - va se traduire par une ouverture à des thèmes et à des acteurs nouveaux (place donnée aux ONG, eau et pauvreté, eau et transports, etc).
Comme l’a souligné Mahmoud Abou Zeid, ministre égyptien des ressources en eau et de l’irrigation et président du World Water Council qui milite pour la création d’un Fonds de financement International de l’Eau, malgré une urbanisation planétaire croissante, les aides des pays riches ne cessent de baisser depuis 1997.
Intervenant par visioconférence, le Président de la République française, Jacques Chirac, a déclaré que l’eau était un droit fondamental et qu’ il était urgent d’apporter une réponse aux questions suivantes :
- rendre l’agriculture - qui consomme plus d’eau que la consommation humaine - plus économique en eau, tout en développant de nouvelles techniques d’irrigation appropriées,
- en finir avec le gaspillage de la ressource. Dans la plupart des pays, les pertes atteignent soixante pour cent du volume transporté par les réseaux de distribution.
- pour favoriser l’accès à l’eau des populations rurales, priviliégier les interventions au plus près du terrain et trouver les financements adaptés aux opérations de petites tailles.
- l’eau est par nature un bien public, c’est aux collectivités locales d’en définir l’usage et de lui trouver un juste prix,
- enfin, pour éviter d’éventuels conflits, il faut apporter une réponse à la question de la gestion transfrontalière de l’eau.
Vient alors la question des moyens et, sur ce point, Jacques Chirac (contrairement à la position de certains participants) a été clair : si l’aide publique doit être augmentée, ce sont surtout les opérateurs privés qui pourront développer les solutions. Il donc lance un appel à tous afin qu’ils trouvent les solutions innovantes adaptées.
De notre envoyé spécial à Kyoto
Jean-Michel Gradt