La visite officielle du Premier Ministre chinois met en lumière le tapis forcément rouge que déroule l’industrie française. Apeurés par le risque de demeurer sur les bords de l’Empire du Milieu, les patrons hexagonaux du bâtiment ne sont pas en reste : de Lafarge à Saint-Gobain mais aussi de Dirickx au vendéen VM Matériaux… tous se pressent pour partager leurs technologies les plus innovantes avec un pays où, selon les analystes économiques, "il faut être absolument pour profiter de la manne à venir".
Loin de Pekin, ces mêmes patrons sont également les premiers à parler "développement durable" ou "conscience sociétale" lors de la présentation annuelle de leurs résultats. Mais que peut être la résonance de ces mots dans un pays qui d’ici 10 ans pourrait supplanter les Etats-Unis comme premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, sans parler de sa conception très particulière de l’existence humaine.
L’industrie française ne gagnerait-elle pas à troquer sa myopie contre une hypermétropie lui permettant de voir ses intérêts à plus long terme ? Pour cela, il lui suffirait de baisser légèrement les yeux sur le planisphère : l’Inde, la plus grande démocratie du monde avec son milliard d’habitants, lui tend les bras.
Thierry Devige-Stewart est chef de la rubrique Industrie, Négoce, Environnement du Moniteur.