En 2021, le groupe Ramery et ses quelque 3 000 collaborateurs ont enregistré un chiffre d’affaires de 560 millions d’euros, soit légèrement supérieur à celui de 2019 de 532 millions d’euros, notamment grâce à la bonne performance des activités de construction.
Confiant malgré la crise des matériaux et de l’énergie qui secoue tout le secteur, le groupe qui réalise aujourd’hui plus de 90 % de son activité dans les Hauts-de-France vise pour 2022 une croissance de 10 %. Ainsi, 250 recrutements sont prévus cette année, dont une centaine de postes d’encadrements. Cette croissance devrait être portée à part égale par les entités historiques et par celles récemment créées, comme Ramery contractant (2020) ou Ramery réhabilitation en site occupé (2021).
« Nous souhaitons nous développer sur les six régions(1) sur lesquelles nous sommes déjà présents ainsi que sur de nouveaux territoires, tout en conservant la proximité avec nos clients. Nous souhaitons ainsi continuer à apporter à nos clients l’esprit Ramery qui fait notre différence. Nous voulons aussi innover et créer de nouveaux métiers complémentaires aux nôtres pour répondre aux enjeux du développement durable. Pour cela nous favorisons notamment l’autonomie des collaborateurs », résumait le président du Groupe Matthieu Ramery lors de la présentation des résultats à la presse le 24 mars 2022.
Trésorerie, formation, acquisitions
« Notre trésorerie est saine. Nous avions sollicité un PGE mais nous l’avons remboursé en juin 2021 sans y avoir touché. Cela montre notre résilience et notre capacité de nous adapter. Notre carnet de commande nous offre huit mois de visibilité ce qui offre un peu de sérénité », se félicite Pascal Foulon, un des directeurs général délégué du Groupe.
Pour soutenir son développement, l’entreprise mise sur la formation : « 400 stagiaires et alternants sont accueillis cette année. Nous avons créé une formation de coffreur-bancheur. Sur les dix premiers formés, sept sont titularisés. C’est exceptionnel. Nous avons reconduit une nouvelle promo pour dans un mois », détaille Pascal Foulon. Il ajoute que, cette année, 25 millions d’euros seront investis sur du matériel d’exploitation mais aussi pour développer l’ingénierie et l’expertise en interne, avec des investissements doublés sur ce secteur.
Au cours des année 2000 et 2010 le groupe a réalisé 65 acquisitions d’entreprises. « Nous avons fait beaucoup de croissance externe ces dernières années. Nous continuons à explorer cette piste mais nous développons aussi d’autres leviers de croissance », décrypte Pascal Foulon.
Croissance organique
Le groupe mise en effet désormais beaucoup sur la croissance organique. « Nous avons par exemple vu croître les contrats globaux ces dernières années. Afin de pouvoir mieux y répondre en restant agile et souple nous avons créé Ramery Contractant », explique Laurent Gibello, autre directeur général délégué du groupe.
L’entité a débuté en 2020 avec une dizaine de personnes sur le projet de bureaux Space X. Désormais, elle compte 26 personnes et une dizaine de projets en cours pour un chiffre d’affaires, en 2022, qui devrait être de 55 millions d’euros. « Nous venons par exemple de gagner le marché de l’usine In’Tech Medical à Rang-du-Fliers (Pas-de-Calais). Pour 2023 nous prévoyons 63 millions d’euros de chiffre d’affaires », projette Laurent Gibello. L’entité va aussi réaliser le tecnhicentre SNCF de Tergnier dans l’Aisne, ou le collège en bois de Cambrai (Nord).
Autre exemple de croissance organique, la création, en 2021, de Ramery Réhabilitation en site occupé. Jusqu’à présent, l’entreprise ne répondait pas aux marchés de réhabilitions en site occupé mais avec l’ERBM [engagement pour le renouvellement du bassin minier NDLR], l’enjeu devenait important.
« Cette entité répond aux enjeux spécifiques de ces marchés qui ont une dimension importante d’ingénierie sociale, notamment pour déménager et réemménager les locataires et qui exige une logistique très spécifique que nous accompagnons avec une gestion au plus juste (« lean management ») », explique Laurent Gibello.
Pour répondre aux prix et aux délais très serrés de ces marchés spécifiques, le groupe a choisi de spécialiser des salariés sur ce secteur (14 collaborateurs dont une coordinatrice travaux/locataires) et cela fonctionne. « Nous avons remporté un marché à 9 millions d’euros il y a un an et nous allons intervenir sur un deuxième projet à 10 millions d’euros », se félicite Laurent Gibello.
Partenariats
Pour soutenir sa croissance, le groupe multiplie aussi, en parallèle, les partenariats. Dans les Hauts-de-France, il vise ainsi le développement sur les friches industrielles d’infrastructures d’énergies renouvelables (biométhane, solaire, ...)via un partenariat signé en mars avec Engie Green.
Dans ce cadre, deux projets d’installation de panneaux photovoltaïques et deux autres de production de biométhane sont déjà à l’étude. « Nous regardons aussi pour installer des unités de pyrogazéification mais à plus long terme car la technologie est moins rodée », explique Olivier Romain, autre directeur général délégué du groupe.
En Ile-de-France, les équipes Ramery Génie civil coopèrent avec Gnvert, filiale d’Engie, pour équiper le territoire de stations d’avitaillement en gaz naturel ou comprimé, voire hydrogène. Depuis cinq ans, onze stations ont ainsi été créées pour un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros.
Le groupe, qui possède aussi une importante activité de gestion de déchets (380 000 tonnes valorisées en 2021), a également signé en 2021 un partenariat avec Unilin, leader belge des panneaux composés à partir de particules de bois recyclé, afin de valoriser 50 000 à 60 000 tonnes par an de déchets de bois.
Pour consolider cette croissance, le groupe, qui fait partie du top 20 des entreprises de BTP française, va lancer en septembre avec ses 3 000 collaborateurs la rédaction d’un nouveau projet d’entreprise.
Malgré la situation actuelle sur les matériaux et l’énergie, qui complique singulièrement la tâche des différentes entités sauf peut-être celles dédiées au recyclage, Matthieu Ramery est plus que confiant : « Nous n’avons pas de craintes sur les années à venir. Nous avons déjà 50 ans d’existence et nous allons continuer à appliquer les valeurs qui font notre réussite. Au cœur de notre plan stratégique se trouvent nos 3 000 collaborateurs que nous encourageons à innover et à entreprendre afin d’écrire ce nouveau chapitre de notre histoire ».
(1) Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie, Pays de la Loire, Grand Est et Nouvelle-Aquitaine.