Les entreprises de la rénovation énergétique s’inquiètent de la probable suspension de MaPrimeRénov’ de juillet à décembre pour raisons budgétaires. « Un tel gel casserait la dynamique de décarbonation engagée, désorganiserait les entreprises du bâtiment et découragerait les ménages », résume la Fédération française du bâtiment (FFB), qui revendique 50 000 adhérents, dont 35 000 de taille artisanale.
« On ne peut pas appeler à accélérer la rénovation énergétique et, dans le même temps, saboter un des seuls outils qui fonctionne, ajoute Olivier Salleron, son président. Il faut choisir. Pérenniser MaPrimeRénov’, c’est restaurer la confiance, redonner du pouvoir d’achat aux plus modestes. Le gouvernement ne peut pas tergiverser sur un tel sujet, 100 000 emplois se trouvent menacés. »
Jean-Christophe Repon, son homologue de la Capeb, pour les entreprises artisanales du bâtiment, est aussi inquiet : « S’il y a un coup d’arrêt de MaPrimeRénov’, ce sera brutal. » Surprise, la confédération rappelle en outre dans un communiqué que « seul 1,3Md€ de crédits (prévus pour cette année) a été engagé ».
Pas de complément, pas de démenti
Un budget annuel de 3,6Mds€ a été alloué à l’Agence nationale de l’habitat (Anah), qui pilote ce dispositif victime de son succès auprès des particuliers. Le gouvernement ne prévoit pas de le compléter, ni d’instruire des dossiers au-delà de l’objectif fixé. Plus de 100 000 dossiers ont été engagés de janvier à mai par l’Anah. L’Etat vise cette année 350 000 rénovations aidées, dont 100 000 globales.
Un membre du conseil d’administration de l’Anah et une autre source proche assurent que la fermeture du guichet au second semestre est une piste évoquée. « Rien n’est décidé », insiste de son côté le ministère du Logement, réfutant un épuisement précoce du budget de MaPrimeRénov’.
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